Diagnostic et prise en charge du TDAH : les enjeux
Le diagnostic du TDAH repose sur l’identification de symptômes d’inattention, parfois associés à une hyperactivité et une impulsivité, qui persistent dans le temps et nuisent à la vie scolaire, sociale et familiale de l’enfant. Si un diagnostic précoce permet de limiter ces impacts, il reste souvent complexe à établir.
C’est dans ce contexte que la HAS, contactée par la Délégation interministérielle aux TND et l’association de patients HyperSupers-TDAH France, a élaboré des recommandations pour améliorer le diagnostic et l’accompagnement des jeunes patients. Ces nouvelles recommandations viennent compléter celles de 2015 qui portaient sur le dépistage et le suivi des enfants atteints de TDAH par le médecin généraliste.
Le diagnostic nécessite un entretien approfondi avec l’enfant et ses parents pour évaluer différents aspects de son développement (neurologique, psychomoteur, affectif, etc.). Il comprend également un examen clinique et la collecte d’informations auprès de l’entourage scolaire et familial de l’enfant. La prise en charge porte sur des interventions non médicamenteuses comme la psychoéducation, qui aident l’enfant et sa famille à mieux comprendre le trouble. Un traitement médicamenteux peut être envisagé en complément, selon la gravité des symptômes.
Les échanges entre le professionnel de santé, l’enfant et ses parents sont essentiels pour choisir ensemble les interventions les plus adaptées et assurer une bonne adhésion au projet thérapeutique. La HAS met à disposition des professionnels des outils pratiques, notamment des arbres de décision pour guider le choix des interventions, ainsi que des fiches détaillant le diagnostic et le suivi médicamenteux.
Vers un meilleur accès aux soins pour le TDAH
En France, le nombre de professionnels capables de diagnostiquer et de traiter le TDAH est insuffisant, ce qui entraîne de longs délais d’attente. Actuellement, seuls les pédiatres, les psychiatres et les neurologues sont habilités à poser un diagnostic et à initier un traitement médicamenteux. Pour remédier à ce déficit, la HAS recommande d’étendre ces compétences à d’autres médecins, notamment aux généralistes. Ces derniers suivraient une formation spécialisée et qualifiante, en lien avec les Ordres professionnels nationaux concernés.
Le rôle de la télémédecine dans les soins
La télémédecine pourrait également jouer un rôle clé dans l’amélioration de la prise en charge du TDAH. Bien que le diagnostic initial nécessite au moins une consultation en présentiel pour l’examen clinique, la téléconsultation pourrait faciliter le suivi à distance des patients. La HAS encourage également le recours aux téléconsultations assistées, au cours desquelles un professionnel de santé ou un psychologue accompagne l’enfant et sa famille, apportant ainsi un soutien au médecin spécialiste.
Le 5 novembre, la HAS organisera un webinaire intitulé « Rendez-vous Bonnes Pratiques », destiné à tous les professionnels concernés, pour explorer plus en profondeur ces nouvelles recommandations.
Ces mesures visent à renforcer les compétences des professionnels de santé et à améliorer l’accès aux soins des enfants et adolescents souffrant de TDAH, en réduisant les inégalités territoriales et en optimisant le parcours de soins.
Voir les recommandations de la HAS