Décès de Joséphine Markovits, figure de la création musicale – Libération

Décès de Joséphine Markovits, figure de la création musicale – Libération
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Directeur musical du Festival d’Automne, le programmateur est décédé le 18 avril des suites de la maladie de Charcot. Il a notamment permis à la création pharaonique d’« Einstein sur la plage » de Philip Glass de s’implanter en France.

Joséphine Markovits fut l’une des figures d’un événement phare de la vie culturelle française : le Festival d’Automne, initié en 1972 par Michel Guy, dont elle fut d’abord l’attachée de presse avant de prendre les rênes, en 1976, de sa programmation musicale.

Etablir une liste des musiciens et artistes ayant bénéficié de son soutien est impossible, chaque édition ayant apporté son lot de découvertes – des minimalistes américains Philip Glass, Steve Reich et Morton Feldman, aux musiciens africains et australiens – et de retrouvailles avec des figures de l’Europe. avant-gardistes des années 60 comme Berio, Nono, Stockhausen, Xenakis et Scelsi. La force de l’événement réside dans son caractère multidisciplinaire et sa programmation éditée avec une rigueur et un souci esthétique remarquables, aiguisant la curiosité du public et facilitant ainsi l’accueil de ses nombreuses propositions musicales, parfois très audacieuses. Les portraits consacrés aux compositeurs contemporains, de Gérard Pesson à Olga Neuwirth en passant par Helmut Lachenmann et Mark Andre, ont ainsi offert à ces derniers une visibilité unique et parfois inattendue auprès des spectateurs de théâtre qui n’en auraient jamais entendu parler sans le Festival d’Automne.

Sens de la communication indéniable

Née au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), le 14 septembre 1946, de parents originaires de Hongrie, Joséphine Markovits a d’abord travaillé dans l’industrie pharmaceutique en Allemagne, avant de rejoindre l’industrie du disque française et d’officier comme attachée de presse du Contemporain. Journées de la Musique, organisées à Paris par Maurice Fleuret. C’est là qu’elle développe une passion pour les artistes, essentielle au succès du Festival d’automne. Quoi qu’on pense de certains de ses choix esthétiques, il faut admettre qu’elle les défendait avec une passion peu commune – elle assistait notamment aux répétitions des concerts qu’elle programmait pour répondre immédiatement à toute demande technique des compositeurs ou des interprètes – et un indéniable sens de la communication qui a permis des créations pharaoniques comme celle deEinstein sur la plage, de Philip Glass et Bob Wilson, dévoilé au Festival d’Avignon à l’été 1976, et coproduit par le Festival d’Automne, s’est non seulement imposé cette même année, mais aussi au fil du temps, en France, grâce à ses reprises.

Si elle n’a pas réussi à imposer nombre de ses chouchous, ou des artistes poussés par son réseau, parce qu’elle y participait, malgré ses dénégations de l’establishment culturel, elle a pu voir le potentiel médiatique d’un George Benjamin à qui elle avait commandé Dans la petite colline, présenté à l’auditorium de l’Opéra Bastille, et qui fit alors la carrière d’un compositeur lyrique que l’on connaît. Atteinte de sclérose latérale amyotrophique, aussi appelée maladie de Charcot, depuis 2022, Joséphine Markovits avait quitté son poste mais continuait d’apporter ses conseils au Festival d’Automne. Elle est décédée le 18 avril dans un hôpital parisien.

 
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