Les bienfaits des compléments alimentaires sont souvent vantés. Mais comme tout ce que nous consommons, la quantité compte, et dans une certaine mesure, elles peuvent devenir nocives, voire dangereuses. C’est du moins ce que rapporte le site Business Insider, dans une interview avec le chef du département de toxicologie de l’Université du Hertfordshire au Royaume-Uni, Rob Chilcott.
Respecter les doses prescrites
Les compléments alimentaires ne nécessitent pas d’autorisation de mise sur le marché, les déclarations suffisent. Mais des contrôles sont toujours effectués sur leur composition. Ceci dit, l’article de Business Insider rappelle que parfois certains ingrédients ne sont pas mentionnés sur l’étiquette. Mieux vaut donc être prudent et respecter les doses prescrites.
Par ailleurs, dans un avis sur la question, l’Anses précise : « En cas de consommation de compléments alimentaires contenant des vitamines et des minéraux, il peut y avoir un risque de dépassement des limites de sécuritéencore plus quand les aliments enrichis entrent dans l’alimentation quotidienne. De manière générale, pour limiter les risques induits par la consommation de compléments alimentaires, voici cinq conseils à suivre :
- Demander conseil à un professionnel de santé,
- Évitez les doses prolongées, répétées ou multiples,
- Respecter les conditions d’emploi,
- Soyez vigilant aux produits présentés comme miraculeux,
- Privilégiez les produits vendus dans les circuits les mieux maîtrisés. »
Les compléments alimentaires à surveiller
Si vous consommez trop de certains compléments alimentaires, vous prenez des risques, explique Rob Chilcott. Par exemple avec le magnésium, que vous devez prendre entre 310 et 420 milligrammes selon votre âge et votre sexe. Nous en avons besoin pour faire travailler nos nerfs, nos muscles, pour maintenir notre taux de sucre dans le sang… Mais si on en prend trop, on risque de s’assoupir, de perdre ses réflexes, d’avoir des rougeurs, de se retrouver paralysé… comme le démontre une étude de les personnes qui en consommaient plus de 5 000 mg par jour. Si vous avez des problèmes rénaux ou thyroïdiens, vous devez être particulièrement attentif à la quantité que vous consommez.ajoute le toxicologue.
La vitamine C est l’une des « plus sûres » et Rob Chilcott estime qu’il est difficile de faire une surdose de vitamine C, recommandée entre 75 et 90 mg par jour. Cela dit, si vous souffrez d’une maladie rénale, si vous souffrez de goutte ou de cirrhose, il faut faire très attention à ne pas dépasser la dose journalière. Au-delà de 2000 mg, on court le risque de développer des problèmes rénaux, et notamment une carence en vitamine B12.
Le problème avec la vitamine D est qu’elle peut augmenter le taux de calcium dans le sang. Des vomissements, une perte de poids, de la fièvre, des douleurs peuvent y être associés. Mais seulement si vous prenez une très forte dose : plus de 250 microgrammes par jour (contre 50 à 100 recommandés).
Enfin, soyez prudent avec les huiles de poisson (acides gras oméga-3). Ils peuvent contenir des toxines et des métaux lourds, comme le cadmium, le plomb et le mercure. Cela dit, le manuel MSD note : « Bien que certains poissons contiennent des quantités importantes de mercure, les tests en laboratoire ne révèlent pas systématiquement des quantités excessives de mercure dans les suppléments d’huile de poisson. Malgré cela, sur la base des effets secondaires documentés, les femmes enceintes ou allaitantes ne devraient pas prendre de suppléments d’acides gras oméga-3 provenant du poisson et devraient limiter leur consommation de certains types de poisson en raison du risque de contamination par le mercure. »
Sources : Manuel MSD, Anses, Business Insider
