Endométriose, en finir avec les clichés

Endométriose, en finir avec les clichés
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Oui et non. Certes, elle se caractérise par la présence anormale de fragments de l’endomètre (la muqueuse utérine) à l’extérieur de l’utérus. Ces lésions, de taille et de nombre variables, peuvent envahir les ovaires, mais aussi la vessie, le côlon, etc. Sensibles au cycle hormonal, elles prolifèrent, saignent et endommagent voire détruisent les sites où elles s’implantent. Ils créent également des adhérences, sorte de toile d’araignée qui les relie les uns aux autres. Ces lésions évolutives ne tuent pas, mais elles ont des points communs avec le fonctionnement du cancer.

Normalement, au moment des règles, le tissu endométrial est éliminé avec le sang. Si une partie remonte dans les trompes et pénètre dans la cavité abdominale, les intrus sont détruits par le système immunitaire. Dans le cas de l’endométriose, cela échoue mais provoque une inflammation chronique. Les cellules s’implantent déclenchent la création de vaisseaux sanguins et de terminaisons nerveuses, ce qui contribue au processus douloureux. Les tissus sains sont remplacés par des tissus de plus en plus malades. D’où l’importance d’enrayer le phénomène par des traitements hormonaux, voire chirurgicaux.

Il est détecté sur l’imagerie médicale

Oui, pour les lésions les plus volumineuses, mais l’imagerie est peu efficace pour les formes millimétriques, qui représentent 70 % des cas. Comme en chirurgie, la question de l’expertise est essentielle. D’où l’importance du nouveau test salivaire, disponible et remboursé en France en 2025. J’ai piloté sa conception, la start-up Ziwig, basée à Lyon.

Cela vous empêche d’avoir des enfants

Pas nécessairement. Environ 70 % des patientes accouchent sans problème ! Mais l’endométriose peut augmenter les difficultés de tomber enceinte ainsi que les risques de fausse couche, de césarienne et d’accouchement prématuré. Surtout, 30 à 40 % des femmes infertiles sont concernées.

Les règles sont très douloureuses

Pas toujours. Même des règles modérément mais systématiquement douloureuses doivent inciter à consulter. Et attention, la maladie est parfois asymptomatique. Ou se manifeste par au moins un des symptômes suivants : règles abondantes, caillots dans le sang menstruel, douleurs lors de la pénétration lors des rapports sexuels, difficultés à uriner ou à déféquer, constipation et/ou diarrhée, fatigue persistante, douleurs pelviennes, bas du dos ou jambes. Il est essentiel de le diagnostiquer le plus tôt possible. L’errance thérapeutique, qui dure sept à dix ans en moyenne, est néfaste. Cette maladie envahit toute l’existence et provoque beaucoup de détresse, d’autant plus lorsqu’elle n’est pas détectée. Cela augmente le risque d’anxiété, de dépression et de perte d’estime de soi.

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Nous ne savons rien des causes

Côté recherche, nous sommes en préhistoire, face à un puzzle de milliers de pièces. Mais nous savons qu’il existe un facteur génétique. Si une femme souffre d’endométriose, sa fille a cinq à huit fois plus de risques d’en être atteinte. En consultant des adolescentes, je me retrouve souvent à diagnostiquer aussi la mère, dont les symptômes ont toujours été négligés. Certains perturbateurs endocriniens jouent probablement aussi un rôle.

On s’en remet quand on est enceinte ou à la ménopause

Non, la grossesse réduit simplement les symptômes liés au cycle menstruel, mais les lésions anatomiques restent présentes et la maladie recommence à progresser après l’accouchement. A la ménopause, les lésions n’évoluent plus mais peuvent rester douloureuses et invalidantes. Et il y a un risque plus élevé d’avoir un cancer de l’ovaire, à surveiller avec votre gynécologue.

 
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