pourquoi les héros inspirés de Sherlock Holmes sont-ils si fascinants ? – .

La série « Mademoiselle Holmes » détient la première place d’audience sur TF1 (5,16 téléspectateurs le 11 avril, 4 millions le 18). Si l’héroïne n’a pas grand-chose à voir avec le héros de Conan Doyle, Sherlock Holmes – hormis sa passion pour le violon –, elle est présentée comme son arrière-petite-fille. Détective britannique enquêtant sur l’Angleterre victorienne, Charlie Holmes devait plutôt être son arrière-arrière-petite-fille. Pourtant, le célèbre enquêteur, dont la biographie fictionnelle a été reconstituée à plusieurs reprises, n’a jamais eu d’enfant… De la même manière, le jeune enquêteur imaginé par Nany Ringer et adapté pour l’écran sous le titre « Enola Homes » met en avant une hypothétique petite sœur. de Holmes, qui n’a qu’un seul frère.


Benedict Cumberbatch incarne le célèbre détective depuis 2010 dans une série produite par la BBC.

BBC

Médecine scientifique

Béatrice Balti a publié une biographie en 2021, « Arthur Conan Doyle » (éd. Complicité), dans laquelle elle réhabilite l’œuvre de l’inspirant Britannique, avec ses « Mondes perdus », King Kong », et « Jurassic Park ». Pourquoi Sherlock Holmes est-il toujours aussi fascinant ? « Il était au tout début de la médecine scientifique moderne avec, par exemple, l’utilisation des empreintes digitales. A l’époque où apparaissent les premières enquêtes, il s’agit de techniques révolutionnaires qui s’opposent aux anciennes méthodes basées sur les témoignages. » Conan Doyle, médecin, est très conscient de ces évolutions.

« Holmes voyage aussi de l’Inde aux Etats-Unis », l’occasion pour Conan Doyle d’aborder « des sujets de société sensibles, comme le Ku Klux Klan, les mormons, les mines de Pennsylvanie »…


Jude Law (Dr Watson) et Robert Downey Jr (Holmes) en 2008. Guy Richie souhaite présenter l’univers du héros à la manière de Marvel.

« Une modernité saisissante »

« Sa modernité reste frappante aujourd’hui », estime l’auteur toulousain, qui estime néanmoins que la réinterprétation du personnage, pastiche, transformé, est « irrégulière » et parfois décevante. “Rien ne vaut le vrai”, défend cet aficionado, pas toujours tendre avec “ces récupérations marketing” ou pire, “les variations woke qui ne donnent plus du tout une idée de la société victorienne dans laquelle évolue Holmes”. Balti est cependant tombé amoureux de la série « Les Mystères de Sherlock Holmes » (2001) de David Pirie : une fiction, certes, mais qui fait la part belle au professeur Joseph Bell, auprès duquel, lors de ses études à Édimbourg, Arthur Conan Doyle a perfectionné l’esprit d’observation et de déduction qu’il attribuerait à son héros.


A Londres, le 221 Baker Street, transformé en musée, reçoit encore quotidiennement des lettres adressées à Sherlock Holmes.

Elliott Brown/Wikipédia CC-BY

Le médecin écrivain a fait de son personnage « quelqu’un d’ancré dans son époque ». Ainsi, se souvient Béatrice Balti, « quand on a découvert que la cocaïne, autrefois utilisée comme stimulant neurologique [trait utilisé dans la série « Elementary », NDLR], était une drogue addictive, Holmes a arrêté d’en consommer. Elle note aussi l’extrême complexité des dossiers, la logique implacable du processus de résolution : « On ne peut rien lui reprocher. »

Deux dernières nouveautés le 25 avril à 21h10 sur TFI. Replays sur tf1.fr

Béatrice Balti vient de publier « Oscar Wilde : le dernier romantique » (éd. Complicités, 21 €).

 
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