Importé au Caillou il y a une dizaine d’années par Carine Richez Raguin, l’univers du burlesque a depuis gagné de nombreux adeptes. Des talents locaux ont émergé, même parmi les hommes. Joyeusement fou et coloré à souhait, le 8ème Festival International de Burlesque de Nouméa reflète cette « touche calédonienne » qui attire aujourd’hui des artistes du monde entier.
Au fil des années, de moins en moins de mains se lèvent lorsque, dans la salle, MC Mister Smile, alias Guy Raguin, demande : « Qui n’a jamais vu un spectacle burlesque ?. Si l’art de l’effeuillage a trouvé sa place dans le petit monde du divertissement calédonien, c’est grâce à l’artiste Carine Richez Raguin.
Il y a un peu plus de dix ans, le chorégraphe faisait le pari de faire venir en Calédonie un grand nom du burlesque, le New-Yorkais Dirty Martini, qui jouait aux côtés de Mathieu Amalric dans le film Tournée. Le public calédonien en redemande et l’école burlesque est née immédiatement. Puis Carine Richez Raguin crée sa propre troupe Nouméa Burlesque et un festival du même nom.
Il a fallu casser un peu les préjugés pour séduire le public et faire comprendre que ce n’est vraiment pas du strip-tease, mais une expression de chaque être, de chaque corps.
Carine Richez Raguin, co-organisatrice du festival
Le succès de cet art ne s’est pas démenti depuis. Pour sa 8ème édition, le Festival International Burlesque de Nouméa affichait complet dès l’ouverture vendredi. Une fierté pour celui qui a donné cet élan.
«Cela représente pour moi une conquête sur les préjugés qu’il y avait au début concernant cet artse réjouit Carine Richez Raguin. En Calédonie, nous sommes un très petit pays. Il a fallu briser un peu ces préjugés pour convaincre le public et faire comprendre que ce n’est vraiment pas du strip-tease, mais une expression de chaque être, de chaque corps. L’expression d’un archipel aussi.
•
©Françoise Tromeur / NC la 1ère
Une touche calédonienne
Au fil des années, la troupe a su imposer une « patte », une originalité que beaucoup lui reconnaissent. « Il n’existe qu’un seul festival comme celui-ci au monde, sur cette île magnifique. Carine a créé une communauté autour du mouvement, autour de la danse. Il parle du corps de manière positive, de manière consciente. », estime Fez Faanana, danseuse et chorégraphe de la troupe australienne Briefs factory. Présent depuis le début du festival, il revient presque chaque année se produire sur la scène du Mont-Dore avec son acolyte et mari dans la vie, Captain Kidd.
Cette « touche calédonienne » qui séduit tant à l’international, Carine Richez Raguin en fait partie “fier”. Cela a également permis à la troupe de se produire à Las Vegas ou encore plus récemment au Fringe Festival de Perth, en début d’année.
“On nous dit qu’il y a une vraie identité du burlesque de Nouméa”, confie Carine Richez Raguin. Une singularité sans doute façonnée par les influences brésiliennes de sa jeunesse mais aussi le côté isolé de la Nouvelle-Calédonie.
•
©Franck Vergès / NC la 1ère
Autre originalité, le burlesque en Nouvelle-Calédonie comprend de plus en plus de boylesques. Une particularité qui n’a pas échappé à l’artiste australien Trigger happy, hilarant dans sa version revisitée de Shrek, ce week-end. “Il m’a dit : c’est la première fois que je vois autant d’hommes sur scène”raconte Carine Richez Raguin.
Dernier talent local à éclore : Blue mamba, remarquable dans son acte d’explorateur Anaconda par Nicki Minaj. « Le burlesque représente une possibilité de montrer qui nous sommes à tous les âges, avec toutes les formes et tous les passés »se réjouit Blue Mamba, alias Rémi, ostéopathe dans la vie.
De l’humour, du glamour et beaucoup d’autodérision… Voilà qui résume le burlesque, particulièrement en Calédonie. “Le but n’est pas d’avoir la performance parfaite, mais de donner la banane aux gens, résume Blue mamba. Faites oublier tous vos soucis.
