AAlors, comment s’est passée la saison 2 ?, interroge sarcastiquement un acteur culturel avignonnais dont nous préserverons l’anonymat. Hier, toute la journée, s’est déroulée la deuxième édition des « États généraux de la culture » au Palais des Papes. Contrairement à 2023, pas de stars venues de l’extérieur, pas de Laure Adler ou de Robin Renucci, mais des artistes et des « acteurs » culturels surtout d’ici, de Serge Barbuscia (Théâtre du Balcon) à Morgan Labar (École supérieure d’art). Trois cents personnes s’étaient inscrites à l’avance pour les tables rondes et les ateliers.
Pour Cécile Helle, 2025 sera « Avignon terre de culture » ou elle ne le sera pas. Le maire envisage de commémorer, tout au long de l’année, les 25 ans du postulat de la Cité des Papes comme capitale européenne de la culture. Ces « États généraux » ont ainsi été une nouvelle étape pour construire collectivement les séquences qui rythmeront 2025.Je me souviens qu’une des critiques formulées en 2000 était que c’était quelque chose d’imaginé d’ailleurs. Il pourrait y avoir ici une frustration parmi les acteurs culturels de ne pas participer pleinement à cette aventure.“Et le premier magistrat de la ville pour citer”cette ville monde qui côtoie d’autres cultures ».
En effet, que faut-il attendre de 2025, dont le thème sera « Curiosité(s) » ? Oui oui, avec le fameux « s » entre parenthèses qui arrange tant la majorité municipale. Vers la mi-janvier, un grand spectacle d’ouverture des festivités aura lieu sur le Rhône. Selon nos informations, le spectacle devrait être proposé par Ilotopia, ces artistes brillants et poétiques basés à Arles.
Au printemps, un grand festival pluridisciplinaire irriguera la ville, intra et extra-muros. Parmi les fils conducteurs, de nouvelles propositions comme les Maisons-folies, dans chaque quartier, des fabriques culturelles proches des habitants. Le premier verra le jour fin 2024 à Saint-Ruf et Saint-Chamand. L’année prochaine, l’ouverture des somptueux Bains Pommer (vers mai) sera également l’un des temps forts, tout comme le lancement du label « Musée du Petit Palais-Louvre en Avignon », histoire de redonner de la visibilité à ce partenariat.
Il n’aura échappé à personne que l’année 2025 précédera 2026. Année des élections municipales. Si Cécile Helle briguait un troisième mandat, il est indéniable que cette année « Avignon terre de culture » serait pour elle un tremplin idéal.
Novlangue et propositions réelles au cœur des ateliers
Ce vendredi après-midi, au Palais des Papes, les acteurs culturels avignonnais ont phosphoré dans trois ateliers thématiques visant à imaginer le contenu de ce que sera l’année 2025, « Avignon terre de culture ».
Lors de la restitution desdits ateliers, Claude Nahoum, premier adjoint de la maire Cécile Helle, a réussi à délivrer, au micro, plus de quatre minutes de novlangue, soit un jargon rempli de bonnes intentions mais peu, concrètement parlant. Exemple parlant : « le besoin de construire une relation (…), de cheminer ensemble, d’avoir une réciprocité de curiosité, de partage ». Claude Nahoum n’a pas été très clivant lorsqu’il a également expliqué : « Côté émotionnel, c’est « aller vers », le désir, comment on suscite le désir chez de nouveaux spectateurs (…) ». Avant de porter le coup « Novlangue » en grande pompe : « Rassembler tous nos engagements car nous représentons l’humanité, avec toutes ses différences. »
Heureusement, des propositions plus concrètes ont vu le jour, notamment avec Pascal Keizer (la Manufacture). « Le premier groupe a proposé le détournement par la créativité : par exemple un parcours avec le petit train touristique, qui partirait vers des points d’intérêt en périphérie. Il y a eu aussi la proposition de témoignages transgénérationnels sur l’histoire de la ville, par exemple des vidéos réalisées par des jeunes habitants sur les personnes âgées.
