L’érotomanie, ce trouble mental qui peut nuire gravement à sa victime

L’érotomanie, ce trouble mental qui peut nuire gravement à sa victime
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Le terme « érotomanie » résulte du fusionnementfusionnement de Érosle dieu de l’Amour et le la manie, évoquant la folie. Ce trouble n’est pas si rare et peut toucher les individus de notre cercle social plus large, à des degrés divers. Décryptage. La paranoïa érotique ou « illusions auto-érotiques » sont d’autres noms pour l’érotomanie. Ce trouble se caractérise par la présence d’une croyance délirante, illusoire et erronée selon laquelle on est aimé. Elle s’exprime sous la forme d’un délire passionné persistant.

L’ampleur de ce trouble ne doit pas être négligée. Le professeur Laurent Karila, psychiatre et auteur d’un ouvrage sur ce sujet, estime qu’elle touche 15 personnes sur 100 000 dans le monde, avec une prévalence trois fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes. Se dessine un portrait typique de l’érotomane : généralement une femme célibataire de plus de 35 ans. Et souvent, l’érotomanie d’une personne est liée à des dynamiques familiales dysfonctionnelles et à des déficiences émotionnelles précoces.

Une frénésie amoureuse à sens unique

Dans l’ensemble, les délires érotomanes se développent en réponse au sentiment mélancolique de ne pas être aimé. Mais dans cette quête incessante de l’être cher, la personne concernée oscille entre souffrance et plaisir, explique le professeur Karila.

Le délire amoureux unilatéral cible généralement une personne occupant une position sociale ou professionnelle perçue comme supérieure (médecin, professeur, avocatavocat, homme politique ou personnalité publique…). En fin de compte, les idées ne paraissent pas étranges, leur contenu paraît plausible, même si la conviction délirante reste inflexible et inaltérable.

Quel est le processus qui mène à l’érotomanie ?

Dans la plupart des cas, la personne « objet d’affection non partagée » se retrouve involontairement en contact avec l’érotomane, de manière anodine, par exemple à travers une photo « likée » ou un simple mot de remerciement. Mais là où tout va mal, c’est lorsque l’érotomane interprète ces gestes comme des signes d’amour. Et c’est l’escalade : la personne convaincue d’être aimée déploie alors tous les moyens pour prolonger cette connexion, rendant cette histoire existante, durable, intense, quoique unilatérale.

Les psychiatres distinguent trois phases dans ce processus qui conduit inévitablement à l’échec, aux conséquences plus ou moins désastreuses : l’espoir, le dépit et le ressentiment.

Des signes qui entretiennent l’illusion

L’érotomane, en état d’exaltation amoureuse, multiplie les gestes d’affection (envoyer des SMSenvoyer des SMS, cadeaux, appels…) et tente de se rapprocher. Cela peut vite devenir du harcèlement. Mais la personne ciblée répondra dans un premier temps de manière polie et brève. Comme l’érotomane n’arrive pas à comprendre qu’il est rejeté, il persiste. Il trouve des justifications « plausibles » à tous les refus qu’il reçoit (« un jeu entre eux deux », une affaire interdite, etc.).

Espoir, dépit, ressentiment et… vengeance

La victime harcelée souhaite mettre un terme à cette situation. Elle ignore alors toutes les demandes et peut même envisager de porter plainte. L’érotomane, accablé par la tristesse, la déception, l’incompréhension et la douleur, persiste néanmoins dans son désir de maintenir le contact malgré le rejet. Ensuite le 3 est installée phase où se conjuguent colère, ressentiment, désir de vengeance et violence envers l’être aimé. Lettres, messages, SMS, appels, tentatives d’effraction au domicile d’autrui, destruction de biens lui appartenant… tout est permis. Nous sommes dans une persécution qui peut, selon Laurent Karila, conduire à un stress post-traumatique chez la victime, l’érotomane envahissant son quotidien et la plongeant dans un climatclimat de peur constante.

Conseils du Professeur Laurent Karila

Pour la victime, le psychiatre lui conseille de ne pas tout garder pour elle, d’éviter l’isolement et de consulter un psychologue ou un psychiatre. Aucun échange, aucun conflit direct avec l’érotomane sont la clé, mais aussi un recours assez précoce à la justice (aumône, dépôt de plainte, signalement).

Et pour l’érotomane, il insiste sur le fait qu’il faut soigner sa maladie, avec un traitement médicamenteux. antipsychotiqueantipsychotique combiné à une psychothérapie, dont un travail sur l’estime de soi, ajoute Laurent Karila, qui y voit un fenêtrefenêtre tir : les soins deviennent plus accessibles pendant la phase de dépit.

Une hospitalisation forcée en psychiatrie est souvent nécessaire en raison de son caractère potentiellement dangereux pour soi et pour autrui.

 
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