« Giverny, haut lieu de création » de Thomas Snégaroff

« Giverny, haut lieu de création » de Thomas Snégaroff
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Chaque lundi, le journaliste et historien Thomas Snégaroff nous parle, à partir d’archives historiques, d’un lieu qui fait l’actualité.

Aujourd’hui, en ce jour anniversaire des 150 ans de l’impressionnisme, Thomas Snégaroff nous emmène dans un haut lieu de ce mouvement pictural, Giverny.

Oui, direction Giverny, qui au 15 avril 1874 n’est encore qu’un minuscule village de l’Eure en Normandie peuplé d’à peine plus de 200 âmes, mais un village aujourd’hui mondialement connu puisque 1883 Claude Monet s’y est installé. Claude Monet qui présente également neuf tableaux lors de l’exposition d’avril 1874 dont « Impression, Soleil levant » considéré par beaucoup comme l’œuvre fondatrice de l’impressionnisme. Un paysage du Havre révélant l’attachement du peintre au littoral normand.

Mais neuf ans plus tard, c’est sur les bords de Seine que Claude Monet s’installe avec sa famille, à Giverny. On ne sait pas avec certitude comment il a découvert ce village, mais on sait qu’il a bien connu Vernon, à quelques kilomètres de là. Nous supposons une promenade. Ce que l’on sait en revanche, c’est qu’il cherchait une grande maison avec jardin, pas trop loin de Paris et avec une école, pour vivre avec Alice, sa nouvelle compagne qui a six enfants ainsi que ses deux fils. lui. Il s’agira de cette ancienne ferme abandonnée, au lieu-dit « Pressoir », où l’on produisait autrefois du cidre.

C’est ici que Monet a vécu quarante ans et n’a eu de cesse de peindre ses jardins…

Et notamment le jardin d’eau où il plante des nénuphars, pour ne pas les peindre, avant de s’en emparer. Un jardin d’eau créé grâce au détournement du cours d’un bras de la rivière Epte, au grand désarroi des habitants qui accusent les nénuphars d’empoisonner l’eau que boivent les vaches. On n’aime pas trop ce Parisien qui ne parle à personne, qui passe sa vie à peindre… En 1952, à la télévision, Sacha Guitry se souvient de son ami…

Giverny, ce petit village, devient alors un haut lieu de la création, notamment américaine…

Oui, Monet a attiré comme un aimant toute une colonie d’artistes américains fascinés par l’œuvre du maître français. Les locaux qui n’aiment pas Monet, je le rappelle, en profiteront quand même ! Comme la famille Baudy qui tient l’épicerie et le café du village et qui loue des chambres à prix d’or à ces Américains curieux qui n’ont que Monet sur les lèvres. Les Baudy ont le sens des affaires : ils ont ouvert des ateliers de peintres et ont même construit un court de tennis. Certains artistes achètent des maisons, comme le peintre californien Guy Rose ou Theodore Butler qui va épouser l’une des belles filles de Claude Monet. Par son génie, Monet place Giverny sur la carte du monde de l’art… En 1910, à New York, plusieurs artistes américains exposent sous le nom de « groupe Giverny ». Imaginez, Giverny, ce petit village, à New York !

 
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