« Redonner la parole aux victimes », selon le producteur

« Redonner la parole aux victimes », selon le producteur
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Troisième et avant-dernière semaine de tournage à Perpignan, pour l’équipeItinéraire des Productions (HPI sur TF1, Oussékine sur Disney+). Fin avril, la compagnie et ses comédiens reviendront dans l’Hérault pour tourner d’autres séquences de la future série de six épisodes. Les disparus de la gare sera diffusé sur la plateforme Disney+ en 2025. Le producteur, Pierre Laugier, est originaire de Perpignan.

France Bleu Roussillon : Pourquoi avoir choisi le cas des « disparus de la gare » de Perpignan pour votre future série ?

Pierre Laugier : C’est un projet que nous menons depuis de nombreuses années. Je suis né en 1982 à Perpignan. J’ai donc suivi, adolescente, ces aventures avec crainte et beaucoup d’émotion. J’avais 13 ans quand Tatiana Andujar (le premier des disparus, dont le corps n’a jamais été retrouvé, ndlr) disparu. Cette psychose nous a traversés. Ma sœur avait à l’époque le même âge que les victimes. Mes cousines étaient aussi des jeunes femmes. Ces faits divers m’ont profondément marqué, par leur violence et leur mystère. Les années ont passé et le tueur n’a pas pu être retrouvé. Il y a eu aussi de nombreux rebondissements. Certaines personnes ont été soupçonnées puis relâchées. D’autres ont été impliqués dans un seul meurtre. Ces affaires sont devenues des obsessions pour les enquêteurs. Et en discutant avec de nombreuses personnes de Perpignan récemment, on se rend compte que toutes les femmes qui ont vécu cette période ont été traumatisées.

De nombreuses émissions ont été consacrées à ces faits divers. Qu’allez-vous apporter de plus avec la série ?

J’ai eu l’intuition que ces histoires pouvaient être racontées à travers le prisme de la fiction. J’avais envie de raconter le long travail des enquêteurs qui ont œuvré pendant une quinzaine d’années pour traquer le tueur en série. Jacques Rançon. Et j’ai aussi voulu axer la série sur le point de vue des victimes et de leurs proches, notamment Marie-Josée Garcia, la mère de Tatiana Andujar. La créatrice de la série Gaëlle Bellan a voulu comprendre qui étaient ces jeunes femmes, en s’intéressant davantage à leur vie qu’aux circonstances tragiques de leur disparition. Nous voulons leur redonner une voix et une présence.

Ce ne sera donc pas une série sur Jacques Rançon ?

Les reportages et les tueurs en série fascinent. Cela est en partie lié au cinéma américain et aux figures de tueurs en série extrêmement minutieux et intelligents. Le succès de la série Dahmer sur Netflix le prouve. Mais nous avons voulu faire le choix inverse, nous intéresser davantage aux victimes. La série s’appellera « Les Disparues de la Gare » et non « Jacques Rançon ».

 
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