au Festival des Suds, des « Moments précieux » pour penser le monde

au Festival des Suds, des « Moments précieux » pour penser le monde
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C’est l’une des séquences les plus appréciées des festivaliers. Devant le gigantisme du théâtre antique, les Instants Précieux réunissent, chaque soir à 19h30, musicien et public lors de concerts où l’écoute prime sur le spectacle.

Cette année, les Moments Précieux seront partagés entre les deux lieux qui les ont accueillis au cours de la déjà longue histoire du festival des musiques du monde : la cour de l’Archevêché (lundi 8, mardi 9 et mercredi 10 juillet) et les Alyscamps (jeudi 11, vendredi 12 et samedi 13). Ce monde, tel qu’il est – souvent mal – abrite un vivier d’artistes qui questionnent ses excès, reformulent son sens et ses valeurs, subliment ses idéaux.

Palestine, Haïti, Ukraine : trois foyers de souffrance et de résistance. Déjà invitée au Suds, la chanteuse et joueuse de oud palestinienne Kamilya Jubran est cette fois accompagnée de la contrebassiste Sarah Murcia (11 juillet). “Ils jouent ensemble depuis longtemps et enregistrent actuellement un deuxième album. On est sur un registre poignant, d’un sérieux sans concession, avec parfois une douleur qui devient belle”décrit Stéphane Krasniewski, directeur du festival.

Pour évoquer, dans la subtilité d’une autre rencontre, la situation dramatique d’Haïti »dont on ne parle pas assez », Le Sud salue un projet tellement inédit qu’il n’existe pas encore. “J’ai découvert le violoncelliste Rufus Cappadocia lors d’un mini-concert dans une chambre d’hôtel au Canada il y a plusieurs années. Mais nous n’avions pas encore pu le programmer à Arles», se souvient Stéphane Krasniewski. L’occasion se présente enfin avec sa nouvelle proposition : un duo avec la chanteuse d’origine haïtienne Sheila Anozier (12 juillet). “Ils ont joué un peu ensemble à New York, les chansons ne sont même pas encore mixées mais j’ai une confiance absolue», confie, avec enthousiasme, le programmeur.

Un rendez-vous transcontinental de cordes

Le festival ne pouvait manquer d’accorder, une fois de plus, une attention particulière aux artistes ukrainiens. Voici le groupe taraf Hudaki Village Band, « un orchestre de village qui anime les mariages et la vie locale », qui nous emportera avec sa musique aux influences multi-ethniques de Transcarpatie. “Nous les avons accueillis en 2004 ou 2005 et nous n’avons jamais perdu le contact. Quand la guerre a commencé, j’ai envoyé un email à l’un d’eux pour avoir des nouvelles. Depuis, nous cherchons une solution pour les faire venir. Ce sera le 13 juillet pour un Moment précieux à l’ambiance festive mais où »toute la tragédie de l’âme slave ».

La semaine débutera avec la voix enveloppante et intense de la Sarde Daniela Pes, également musicienne électro et multi-instrumentiste (8 juillet). Le lendemain, le concert de la Japonaise Mieko Miyazaki, déjà présente à trois reprises au festival, avec le Yako Quartet donnera lieu à « une rencontre entre l’Orient et l’Occident entre virtuoses des cordes» (9 juillet). Le koto, instrument majestueux des anciennes cours japonaises pour la première et les violons et violoncelles pour la seconde, réputés pour leur «adaptations de standards pop« .

Ensuite, le Pays Basque s’invite en Provence avec Haratago, le groupe de Julen Achiary, «fils du grand Beñat mais pas seulement”. Un quatuor qui met en avant Basa Ahaide, chant transcendantal et sans paroles des montagnes basques, qu’il irrigue de sons d’Anatolie et d’Europe centrale (10 juillet).

Les Suds, à Arles, du 8 au 14 juillet. Informations et billetterie sur suds-arles.com

Ce que nous savons sur la programmation

Moments précieux

Lundi 8 juillet : Daniela Pes, à 22h30, dans la cour de l’Archevêché. Mardi 9 : Mieko Miyazaki et le Quatuor Yako, à 19h30 dans la Cour de l’Archevêché. mercredi 10 : Haratago, à 19h30 dans la cour de l’Archevêché. Jeudi 11 : Kamilya Jubran et Sarah Murcia, à 19h30, aux Alyscamps. vendredi 12 : Rufus Cappadocia et Sheila Anozier, à 19h30, aux Alyscamps. samedi 13 : Hudaki Village Band, à 19h30, aux Alyscamps.

Soirées méridionales, à 21h30, au théâtre antique

Mardi 9 juillet : Éléonore Fourniau + Tiken Jah Fakoli. Mercredi 10 : « Dalida, diva gitane » avec Barbara Pravi et Aälma Dili + Rodrigo Cuevas. Jeudi 11 : Jeff Mills + Makoto San. vendredi 12 : Arnaldo Antunes et Vitor Araújo + New’Garo. Samedi 13 : La Muchacha et le Propio Junta + Israël Fernández.

42 cours et masterclasses, le Sud en mode transmission

Au-delà des concerts, les Suds proposent également des stages. Une autre façon de vivre le festival.

Cette année encore, il y en a pour tous les goûts, objectifs et niveaux. Danse, chant, instrument, art de vivre et jeunesse. “De la découverte d’une expression culturelle d’ici ou d’ailleurs à des apprentissages plus complexes qui permettent au stagiaire de progresser, en passant par une pratique amateur assez facile d’accès.», explique Cécile Sanchez, responsable des activités éducatives dans le Sud.

Tout comme la programmation musicale, les cours sont conçus avec des exigences à la fois artistiques et pédagogiques. Les professionnels qui officient sont souvent des références. “Ce sont parfois des artistes présents au festival qui animent les cours..» C’est le cas d’Éléonore Fourniau devenue « transmettrice » de chants anatoliens. Ou encore de Julen Achiary, du groupe Haratago, qui transmettra sa connaissance de la tradition vocale basque. Autre culture orale, les polyphonies d’Italie sont enseignées par l’Arlésien Xavier Rebut.

Le Gospel fait son grand retour après plusieurs années d’absence. Un parcours confié à Emma Lamadji, choriste d’Oumou Sangaré. Incontournable, le flamenco est présent dans toutes ses dimensions, pour une approche globale : chant avec Jesús Corbacho, baile avec Mercedes de Córdoba et guitare avec Juan Campallo. “Trois artistes d’une même compagnie qui ont l’habitude de travailler ensemble. L’idée est qu’il y a chaque jour un moment commun.

Même principe entre le cours de palmas et cajón de Juan Manuel Cortés et les cours de flamenco de Mathilde Antón. En danse, des esthétiques plus contemporaines sont également proposées, urbaines ou Gaga. Côté instruments, la palette est également très large : accordéon avec Arthur Bacon, oud avec Khaled Aljaramani, percussions africaines avec Mohamed Camara…

Les musiciens souhaitant enrichir leurs pratiques peuvent participer au « laboratoire de création » conçu par le talentueux Zé Luis Nascimento ainsi qu’au cours « arranger, mettre à jour, traditionaliser » de Jack Titely.

Les jeunes et adolescents ne sont pas en reste avec notamment « Reprends l’monde » de Guillaume Fransceschi qui revisite des pièces d’artistes du Sud en version pop. Constitutifs de l’identité du festival, les parcours sont chaque année plébiscités par le public. Pour preuve, quelques jours seulement après l’ouverture des inscriptions, l’offre autour des chants tsiganes, roumains et de la cuisine marocaine fait déjà le plein. Et celui mené par Emmanuel Pesnot sur « L’histoire politique de la chanson populaire » tout comme l’intemporel « Chanter le monde » de Clotilde Rullaud sont sur le point de l’être. Un conseil : ne tardez pas à prendre une décision.

Informations sur sud-arles.com

 
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