Comment la peur transforme notre cerveau

Comment la peur transforme notre cerveau
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Notre système nerveux est naturellement programmé pour ressentir la peur. Qu’elle soit déclenchée par des bruits étranges ou liée à une menace, notre réaction de peur est un mécanisme de survie qui nous demande de rester vigilants et d’éviter les situations dangereuses. Mais si la peur surgit en l’absence de menaces tangibles, elle peut nuire à notre bien-être.

Les personnes qui ont vécu des épisodes de stress aigu peuvent par la suite ressentir d’intenses sentiments de peur, même dans des situations sans réelle menace. Vivre avec une peur généralisée et chronique est psychologiquement dommageable et peut entraîner de graves problèmes de santé mentale à long terme, notamment le SSPT.

La recherche aide à identifier la biochimie cérébrale et les circuits neuronaux à l’origine de ces expériences de peur généralisées.

Toujours effrayé et sans réelle menace ?

Les mécanismes induits par le stress qui amènent notre cerveau à produire des sentiments de peur en l’absence de menaces restent peu étudiés et mal compris. Ces neurobiologistes identifient des changements dans la biochimie cérébrale et dans les circuits neuronaux qui sous-tendent cette expérience de peur généralisée.

L’étude axé sur les neurotransmetteurs, ces messagers chimiques qui permettent aux neurones du cerveau de communiquer entre eux, à l’origine d’une peur généralisée, induite par le stress. Les recherches menées sur le cerveau de souris et plus particulièrement sur la zone du raphé dorsal située dans le tronc cérébral, révèlent que :

  • le stress aigu induit une modification des signaux chimiques dans les neurones,

induit par les neurotransmetteurs excitateurs glutamate puis par les neurotransmetteurs inhibiteurs GABA ;

  • ce changement des neurotransmetteurs induit par le stress est décrit ici comme une forme de plasticité cérébrale ;
  • L’examen post mortem du cerveau humain de patients souffrant de SSPT confirme ce même « interrupteur » de neurotransmetteur glutamate-GABA.

Pourrions-nous « arrêter la production » en raison d’une peur généralisée ? Les scientifiques montrent que :

  • l’injection dans le raphé dorsal de souris d’un adénovirus pour supprimer le gène responsable de la synthèse du GABA évite le développement d’une peur généralisée chez les souris modèles de stress ;
  • Ces mêmes souris traitées avec l’antidépresseur fluoxétine (Prozac) immédiatement après un événement stressant ont également évité le développement d’une peur généralisée ;
  • Enfin, l’équipe identifie la localisation des neurones qui changent de neurotransmetteurs, ces mêmes neurones étant connectés à l’amygdale centrale et à l’hypothalamus latéral, zones du cerveau déjà impliquées dans la sensation de peur.

Le mécanisme par lequel se développe la peur induite par le stress est ainsi mieux compris et les interventions peuvent être mieux ciblées et plus spécifiques, notent enfin les scientifiques.

 
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