Bibo, le patron des nuits clermontoises, n’a pas fini de faire le show

Bibo, le patron des nuits clermontoises, n’a pas fini de faire le show
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Nazim Abbad dirige le complexe clermontois Le Cosmo mais aussi le BBowl, rue de l’Eminée. Homme d’événements et de fêtes, l’ancien directeur de B.Box regorge de projets et de souvenirs inoubliables. Avec un sens inné des rencontres en tout genre et un attachement viscéral à sa terre auvergnate.

« C’est ma grand-mère qui m’appelait Bibo. Ma mère m’a appelé Nazim parce qu’elle aimait l’artiste Nazim Hikmet. Heureusement, elle n’aimait pas Elvis ! » Le « patron » de Cosmo pourrait presque se résumer à cette présentation tant il lui ressemble. Souriante, spontanée et pleine d’autodérision, celle qui fait depuis longtemps la marque de sa réussite.
Dans son parcours, le grand brun, aux airs de Jean Reno dans le Grand Bleu, continue dans la même veine. « Je voulais devenir vétérinaire pour faire plaisir à ma mère, mais mes compétences m’ont amenée vers la cuisine. » C’est donc avec son diplôme de l’école hôtelière du Puy-en-Velay qu’il reçoit ses premiers figurants. « J’ai dépensé mon premier argent au bal mais j’ai été sage à ce moment-là car je devais travailler très tôt le lendemain. »
Mais si la cuisine attire son attention, « Bibo » choisit un tout autre terrain de jeu, où le panier n’est pas celui pour sécher la salade. « Ma passion pour le basket a rythmé ma vie. J’ai joué quinze ans à Châteaudun au poste d’intérieur. Le bonhomme d’1,92 m et 102 kg s’excite comme un cadet lorsqu’il parle de « ce sport de copains » épicé d’adrénaline.

“Tout le monde pensait que j’étais devenu fou”

A l’image de celui qui a accompagné la montée de son club en Nationale 3, « une explosion absolue » et toutes ces fois « où on a été sous-estimé pour enfin tabasser le leader… » Porté par cet esprit d’équipe et cet amour du jeu, l’Auvergnat a attendu il avait 50 ans pour raccrocher ses baskets.
Bibo a visiblement plus d’un dribble dans son sac. Il n’a pas attendu un demi-siècle pour commencer. Et pas qu’un peu car il rêve grand pour son territoire. Lorsqu’il propose d’implanter une discothèque de 3 500 m² à deux pas du cinéma de l’Aubière, « tout le monde pensait que j’étais devenu fou. Ils ne m’ont pas donné six mois», se souvient-il, amusé d’avoir fait mentir ceux qui étaient prudents. Et lorsque B.Box sortira en 2005, ce passionné livrera le smash de l’année. Son invité ? DJ David Guetta, derrière les platines. Un souvenir gravé à vie.
« C’est impossible à dire. C’est vécu. On a traversé les caves, on a joué le bruit d’un hélicoptère. Là encore, j’ai des frissons quand j’en parle… ». Une inauguration phénoménale avec 3 500 personnes dans une discothèque pleine à craquer.

« Il a mixé pendant quatre heures sur un contrat de deux heures. Et tu sais ce qu’il m’a demandé ? Un steak aux haricots verts… Ce n’est pas lui qui vous demande de changer les rideaux ! « .

Un coup de maître qui propulse la B.Box au panthéon des lieux incontournables de la fête. “Après Guetta, tous les DJ m’appelaient… C’était une super locomotive.” La star d’Ibiza reviendra en 2005, 2007, 2008 et 2009. Pendant dix ans, jusqu’à la fermeture en 2016, les têtes d’affiche se succèdent. Parmi eux, Mickaël Youn, et son titre Enlève ta capuche qui a pulvérisé les scores en 2006 devant 4 000 fans déchaînés. « Il est fou mais l’homme est brillant. » Impossible d’oublier l’entrée de Jean-Luc Lahaye sur son tube Femmes scandé par la foule. Il y aura aussi Joey Starr venu rapper en 2012, Maître Gims en 2015 et même l’inattendue Ségolène Royal en pleine campagne présidentielle.
Des réussites et des célébrations qui peu à peu laissent place à une certaine lassitude pour ce métier qu’« on ne fait pas pour être riche en argent mais en problèmes ». Alors Bibo change de cap. La B.Box a vécu. Le Cosmo lui succède. « Une suite logique » pour le propriétaire, jamais à court de petite formule. « Si j’ai créé la B.Box, c’est parce que j’en avais marre de me faire refuser dans un club, alors j’en ai ouvert une ! »

Le restaurant Le Cosmo évolue dans un nouvel univers à Clermont-Ferrand

Imaginé par l’architecte Michel Martinian, puis relooké par le très populaire Clermontois Hervé Porte, le Cosmo prend en 2017, puis en 2020, l’apparence d’un vaisseau cosy dans lequel on embarque pour un plaisir que Bibo résume sans chichi : « Vous mange, tu danses et tu tamises les lumières.

Une vie passée à côtoyer les stars

Au rez-de-chaussée, Cosmos events lance les hostilités, avec une salle de spectacle d’une capacité de 2 200 personnes pouvant accueillir concerts, show cases et séminaires. la Coopérative May, les étoiles descendent rue de l’Éminée. Parmi eux, Eddy de Pretto, Mc Solaar, Joyce Jonathan, Jérémy Frerot, Maceo Parker, Popa Chubby et Trust. La scène accueille du bon son mais aussi des one-man shows. Maxime Gasteuil, Ben & Arnaud Tsamère, le Comte de Bouderbala affolent la billetterie.
S’il avoue « s’être calmé avec le Covid », celui que ses amis surnomment Bacri pour son petit côté grincheux parfois, souhaite se replonger dans le festif comme ce 31 décembre 2023 haletant. « On a voulu redonner vie à ceux qui ne l’ont pas fait. l’ai vécu, l’ambiance de la B-box avec des DJ internationaux.
En coulisses et entre deux poignées de main, le quinquagénaire, installé dans l’un des fauteuils Cosmo, dessine l’avenir. « J’ai des projets de soirée pour les plus de 35 ans, je prépare quelque chose… » Une chose est sûre, s’il aime flâner à Marrakech, Clermont reste sa destination préférée, « même si le train nous fait du bien. fait pour ressembler à de la merde. Ses plus beaux souvenirs sont ici et inoubliables. Le bouclier de l’ASM en 2010 soulevé par son ami Aurélien Rougerie qui “l’a fait pleurer deux fois, quand il l’a soulevé et quand il a joué son dernier match”. Et puis, il y a aussi ce jour béni, en mars 1997. « Quand on a frappé le PSG à Montpied en Coupe de France. Je revois la tête de Benoît Cauet qui, à 4-1, à vingt minutes de la fin, pensait avoir fini le match… » Et que dire de la montée en Ligue 1 en 2021. « Clermont n’a rien à envier à personne. . Même Guetta l’a trouvé sur la carte. Dans le Sud, on est amis jusqu’à 19 heures, ici, si on s’y prend bien, c’est pour la vie ! »

Carole Éon

Rendez-vous : Etienne de Crécy, le 13 avril à 20h30 au Cosmo. (David Asko, Syrob et Klisme à ses côtés)

 
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