Dans l’exposition « Coming Soon. En attendant demain”, les artistes anticipent l’avenir

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Vidéo (2021-en cours), de Nggamdu.org. AVEC LA COURTOISIE DE BOLLO PIERRE « TADIOS », IRÉNÉ NGUEA, ŊGAM (L’ARAIGNÉE) ET NGGAMDU.ORG. SOUS LICENCE SOUS CC BY-SA 4.0 PAR NGGAMDU.ORG, 2019-2024

L’homme n’a jamais su de quoi demain serait fait, mais il a, depuis la nuit des temps, tenté de dialoguer avec l’avenir, qu’il soit craint, espéré ou fantasmé. Alors même que l’avenir de l’humanité apparaît aujourd’hui particulièrement incertain, Rebecca Lamarche-Vadel, directrice de Lafayette Anticipations, à Paris, et commissaire de l’exposition « Coming Soon. En attendant demain », a imaginé une exploration foisonnante, avec un large spectre d’œuvres en termes de géographies, d’époques et de médiums, des relations entretenues avec cet inconnu.

Elle s’ouvre sur une stèle dédiée à Ptah, dieu du panthéon égyptien, un des emprunts du Louvre, un ex-voto en calcaire notamment gravé d’une oreille qui avait pour fonction de faire entendre à Ptah les prières et les requêtes d’un certain Iouny. . S’ensuit une série d’oracles, ces personnages capables de prédire l’avenir, où l’on rencontre l’aveugle Tirésias, l’un des personnages de L’Odysséepar Homère, qui interprétait le langage des oiseaux, représenté à la fin du XVIIIe sièclee siècle de l’artiste romantique suisse Johann Heinrich Füssli, ainsi qu’une étonnante vidéo de Nggamdu.org (l’une des sept productions de l’exposition), montrant une tradition divinatoire du Cameroun, le ngam duqui consiste à poser des questions à une araignée souterraine, à l’aide de morceaux de papier qu’elle réarrange.

Regard vers l’inconnu

Autres tentatives de connexion entre mondes humain et non-humain : les peintures de prédictions et d’invocations météorologiques d’Alexandru Chira (1947-2011), artiste issu d’un milieu rural de Roumanie, ou les portraits en majesté (autre production de l’exposition), par Marguerite Humeau, de plantes ordinaires (chardon, fougère, euphorbe) et pourtant « bio-indicateurs », c’est-à-dire révélatrices de l’état de santé des terres sur lesquelles elles poussent.

La section « Décrypter l’inconnu » s’intéresse aux outils divinatoires, depuis les tablettes mésopotamiennes, utilisées pour former les devins aux présages du foie ou des intestins d’animaux sacrifiés, jusqu’aux cartes de tarot : celles, délicates, aux influences mexicaines et égyptiennes, de la peintre surréaliste Leonora. Carrington (1917-2011), conçues dans les années 1950 pour son usage personnel, et celles de la jeune artiste et médium française Lisa Signorini.

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Vue de l'exposition « Coming Soon. En attendant demain », chez Lafayette Anticipations, à Paris. A l'étage, « Balance » (2024), de Bridget Polk. Au mur, « …Après Stéphane Mallarmé » (2008), de Cerith Wyn Evans.

Vue de l’exposition « Coming Soon. En attendant demain », chez Lafayette Anticipations, à Paris. A l’étage, « Balance » (2024), de Bridget Polk. Au mur, « …Après Stéphane Mallarmé » (2008), de Cerith Wyn Evans. AURÉLIEN MOLE/LAFAYETTE ANTICIPATIONS

Il existe également des traces de lecture de l’avenir dans le marc de café, une pratique qui serait d’origine mésopotamienne et qui s’est répandue dans l’Empire ottoman, puis dans les Balkans et en Europe centrale vers la fin. du 18ème sièclee siècle, détaillé ici par Romany Marie (1885-1961), qui réunissait les bohèmes de Manhattan dans son café de Greenwich Village.

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