Etudiant à l’École des beaux-zrts de Casablanca de 1966 à 1969 sous l’enseignement de figures illustres de la peinture moderne dont Mohamed Melehi, Mohamed Chabâa, Jacques Azéma et Naïma El Khatib-Boujibar, Abdallah El Hariri acquiert une vision telle qu’il devient un figure marquante de l’art marocain. Il expose sur quatre continents. Sa vision de l’œuvre picturale est une quête d’un état pur où la tâche, le trait ou le trait délimitent les traces des fondamentaux de la peinture, dans une œuvre en perpétuel mouvement. Graphiste de formation, Abdallah El Hariri a d’abord composé des peintures dans lesquelles prédominent les formes géométriques de l’art islamique et d’où émerge la lettre « A ». Peu à peu, les lettres s’enrichissent et prennent une liberté de mouvement, se détachant de la composition architecturale où le polygone forme la trame principale qui laisse échapper le signe d’un geste décisif. Il abandonne la calligraphie pour se concentrer sur la technique des surfaces brûlées (matières plastiques, linoléum, etc.) qui, après allumage au chalumeau, révèlent une pigmentation, des teintes, une texture minérale complexe qui les rapproche d’un sol nu et rocheux. C’est une mutation de la matière par le feu. Sur ces surfaces ainsi traitées, s’inscrivent des formes esquissées, un dégradé de masses plus ou moins sombres et toute une migration de lettres de l’alphabet arabe. La lettre devient un signe animé à valeur plastique, l’ébauche d’un geste animant l’espace pictural. pas
LE MATIN
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7 avril 2024 à 11h03