au musée de Cluny, le réveil des arts sous Charles VII

au musée de Cluny, le réveil des arts sous Charles VII
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Le cœur du XVe siècle n’était jusqu’alors guère identifié comme une période remarquable pour les arts en France. Rendu exsangue par la guerre de Cent Ans, qui prit fin en 1453, le royaume avait la réputation d’être assombri par la guerre civile et l’anarchie, la misère et la famine. D’ailleurs, les grandes expositions consacrées au XVe siècle n’en éclairent jusqu’ici que le début – avec « Paris 1400 : les arts sous Charles VI », présenté au Louvre en 2004 – et la toute fin, avec « France 1500 : entre Moyen Âge et Renaissance », au Grand Palais en 2010-2011.

Déconstruire les idées reçues, c’est ce que fait le musée de Cluny en exposant « Les arts en France sous Charles VII » (1422-1461), quatre décennies plus riches qu’on ne le pense. S’appuyant sur les travaux de plusieurs historiens de l’art qui ont renouvelé notre regard sur cette période, l’exposition montre comment ce règne constitue effectivement un moment charnière et une période de germination de la Renaissance.

Durant ces années, certainement marquées par l’affaiblissement, puis la reconstruction chaotique du pouvoir royal, émerge une nouvelle génération d’artistes avec Barthélemy d’Eyck, Jean Fouquet, André d’Ypres et bien d’autres anonymes. Elle est traversée par une double influence : celle du réalisme flamand, venue du Nord, et celle du style italien, à l’antique, venue du Sud.

Une anthologie artistique

Pour étayer son propos, l’exposition présente une grande diversité de pièces : peintures, sculptures, orfèvrerie, vitraux, tapisseries… Elle bénéficie surtout du prêt exceptionnel de nombreux manuscrits enluminés conservés à la Bibliothèque nationale de France (BnF), précieux les livres qui constituent le premier champ d’expression des peintres, avant la diffusion de la peinture sur panneaux.

La visite réussit à nous convaincre que le règne de Charles VII est loin d’être une page blanche pour l’histoire des arts. Durant ces décennies, la commande artistique reste très vivante grâce au faste préservé par une élite et à la multiplication des pôles régionaux de création – Normandie, Champagne, Picardie, Grand Ouest, Lyon, etc. –, avec des artistes voyageant partout où l’œuvre les appelle. . .

L’exposition mêle histoire politique et histoire artistique, présentant de précieux documents civils, un rare et minuscule portrait de Jeanne d’Arc dessiné en marge d’un manuscrit ou encore un dais royal exceptionnel. Les œuvres sont tout aussi impressionnantes, même si leur exiguïté et la faible luminosité du parcours (nécessaire à leur préservation) retiennent souvent l’attention du visiteur.

Entre autres trésors, on retiendra L’Adoration des Mages d’André d’Ypres, dans un décor de végétation colorée, ou encore l’exceptionnelle miniature de la Vierge peinte par Jean Fouquet, dont le puissant voile bleu recouvre également la tête de son enfant… Des représentations exquises et rarement visibles.

 
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