Chantiers, abattre la clôture

Chantiers, abattre la clôture
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Étape cruciale dans le cycle de vie d’un projet, la phase d’exécution et particulièrement le chantier sont des thèmes traditionnellement peu abordés par la presse professionnelle, centrée sur la conception et l’objet fini. Mais derrière la dimension esthétique de l’œuvre architecturale, du résultat, se joue une scène complexe ; un processus de travail, le savoir-faire de l’être humain dans des conditions de travail souvent difficiles. Les exigences toujours croissantes imposées au secteur de la construction, qu’elles soient écologiques ou liées à la rentabilité économique, exercent une forte pression sur toutes les parties prenantes. Face à ces phénomènes, on observe plusieurs conséquences : déshumanisation progressive du chantier, perte d’attractivité des métiers du bâtiment, séparation entre penser et faire, avec pour effet une scission entre direction architecturale et direction de construction… Bien que le travail, cette réalité n’est encore décrite aujourd’hui que par des témoignages et des rumeurs : il n’existe aucune étude, en Suisse, sur l’impact de ces évolutions sur les conditions de travail et le bien-être. être des ouvriers sur le chantier, même si de nombreuses voix ont déjà tiré la sonnette d’alarme, comme l’ont rappelé les interlocuteurs de ce dossier. Allons-nous alors continuer à fermer les yeux sur ce qui se passe en coulisses ?

Pour ce numéro, nous avons essayé de faire ressortir les paroles du terrain. L’appel à témoignages lancé en amont a permis de voir les différentes dimensions du projet : historique, sociale, politique, culturelle et technique. Nous avons retenu trois thématiques : la déshumanisation progressive au travail sur les chantiers et les initiatives et stratégies mises en place pour la contrer, comme le projet Espace Chantier de labac ; le renouvellement des façons de faire, auquel une tribune de deux directrices de travaux et membres du Réseau Femmes et SIA nous invite à réfléchir ; et enfin, le besoin croissant de conducteurs de travaux, dont la formation n’est actuellement pas assurée.

Au cours des prochaines semaines, d’autres contributions issues de l’appel à témoignages seront publiées sur espazium.ch pour ouvrir certaines brèches dans la barrière et montrer ce qui se passe derrière.

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