Un virus tue la carpe du lac Borde Basse à Castres

Un virus tue la carpe du lac Borde Basse à Castres
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Les carpes du lac Borde Basse à Castres sont touchées par le virus CEV, aussi appelé maladie du sommeil. Très contagieuse, mais sans risque de transmission à l’homme, la pêche a été interdite et des consignes de prévention sont diffusées par la Fédération tarnaise pour la pêche et la protection du milieu aquatique.

Fin mars, des carpes mortes ont été découvertes au bord du lac de Borde Basse à Castres. La fédération tarnaise de pêche et de protection du milieu aquatique a reçu un signalement le 23 mars et la Ville de Castres, détentrice des baux de pêche, avait mis en place des mesures préventives.
Des analyses ont été réalisées sur les poissons morts et les résultats sont désormais connus : il a étéprovoque le CEV (Carp Edema Virus) communément appelé maladie du sommeil, un virus extrêmement contagieux.
La Ville de Castres, sur avis du vétérinaire, a mis en place un arrêté interdisant la pêche sur le lac Borde Basse (toutes les pêcheries sont concernées) qui sera maintenue jusqu’à 40 jours après la fin des cas de mortalité, toujours en cours).

Qu’est-ce que la maladie du sommeil (CES) ?

Les premiers cas de CEV en Europe ont été détectés en 2009 puis en 2011 au Royaume-. La maladie a été détectée en 2013 en et aux Pays-Bas.
Très contagieuse, elle se transmet d’un poisson à l’autre, porteur du virus, qu’il soit malade ou non. Le virus peut être transmis par exposition à de l’eau contaminée. Les poissons malades excrétant le virus dans l’eau à la suite de lésions branchiales ou cutanées constituent probablement un mode de transmission important. La carpe peut héberger le virus très longtemps sans être malade et diverses études sur la maladie du sommeil ont montré que la température est un facteur déclenchant principal, ce qui explique qu’elle se développe souvent au printemps, avec le réchauffement des eaux. D’autres facteurs semblent déterminants, comme le stress dû au transport lors de l’élevage par exemple. Les équipements de pêche utilisés comme les épuisettes, les sacs de conservation et les tapis de protection sont également vecteurs du virus et la maladie peut ainsi se propager d’un plan d’eau à l’autre.

Quels sont les signes cliniques de la maladie du sommeil ?

Cette maladie très contagieuse touche presque exclusivement la carpe. On parle de maladie du sommeil car les poissons touchés par le virus montrent des signes de léthargie. (il semble dormir) et perte d’appétit. Un œdème cutané apparaît, ainsi qu’une énophtalmie (c’est-à-dire un enfoncement anormal de l’œil dans l’orbite). Vous remarquerez peut-être également une accumulation de mucus sur la peau. A un stade avancé de la maladie, le poisson, souvent couché sur le côté au fond ou en surface, peut reprendre la nage sur une courte distance s’il est stimulé, avant de retomber au fond sur le côté. La mort survient alors rapidement et peut toucher de nombreux individus en quelques jours.

Comment limiter la propagation du virus CEV ?

La fédération tarnaise pour la pêche et la protection du milieu aquatique a contacté les pêcheurs pour leur indiquer la fermeture de la pêche sur le lac de Borde Basse jusqu’à nouvel ordre et leur donnerr des conseils de prévention pour limiter la propagation du virus.
« Nous vous demandons, en toutes circonstances, de ne pas transporter de poissons d’un plan d’eau ou d’un ruisseau à un autre car même si d’autres espèces ne sont pas touchées, elles peuvent être vectrices du virus. . De même, le matériel de pêche peut être vecteur de maladies, c’est pourquoi il doit être bien nettoyé. Il est fortement recommandé de nettoyer tout votre équipement de pêche, y compris les bottes, avec une brosse et un détergent. Il faut ensuite le rincer avec de l’eau non contaminée par le virus (et donc pas celle du lac) et répéter cette opération une seconde fois. Ensuite, le matériau sera séché au soleil. » précise la fédération de pêche du Tarn.

Y a-t-il déjà eu des cas de maladie du sommeil de la carpe dans le Tarn ?

Dans un article publié en 2023 (1) dans son bulletin épidémiologique santé animale – alimentation, l’Anses rappelle qu’au printemps 2022, quatre épisodes de forte mortalité de carpes communes ont été enregistrés dans des plans d’eau distincts du département du Tarn. Pour trois des épisodes, le virus a été détecté et pour le quatrième, il a été très fortement suspecté. Certains épisodes sont corrélés à des repeuplements en carpes « miroir » quelques mois auparavant.

Quatre lacs tarnais ont été touchés par le virus CEV en 2022. © Source bulletin épidémiologique, santé animale et alimentation 98 – Anses.

L’Anses avait procédé au séquençage d’un gène viral démontrant un lien entre les trois virus prélevés dans trois plans d’eau, conduisant à l’hypothèse selon laquelle le virus aurait été disséminé à la carpe commune dans chaque plan d’eau à partir de fin 2021 provoquant la l’apparition de la maladie plus tard, en 2022.
les lacs concernés étaient ceux de Nabeilhou (commune de Graulhet), Aquaval (commune de Lautrec), Bézan (commune de Montredon-Labessonnié) Et La Raviège (communes d’Anglés, Lamontellarié et La Salvetat sur Agout). Pour ces dernières, plusieurs milliers de carpes sont mortes, décimant une grande partie du stock, soit plusieurs tonnes de poissons retrouvés morts.
Attention, le virus CEV n’est pas transmissible à l’homme.

(1) Flores D., Baud M., Pallandre L., Lautraite A., Thomas R., Pozet F., Keck N., Guillermard MO., Laithier J., Tocqueville A., Prouff B., Le Bouquin- Leneveu S., Bigarré L. 2023. « Premiers foyers de maladie du sommeil de la carpe dans le Tarn ». Bulletin épidémiologique, Santé animale et alimentation 98 (1) : 1-4.

 
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