consternation des salariés de l’abattoir de Vic-Fezensac après l’annonce de la fermeture du site

consternation des salariés de l’abattoir de Vic-Fezensac après l’annonce de la fermeture du site
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l’essentiel
Le 4 mars, les salariés de l’abattoir Delpeyrat ont appris la fermeture du site début 2025. Déçus pour la plupart, ils disent n’avoir « rien vu venir » et attendre d’en savoir plus sur leur avenir. .

Difficile d’imaginer un avenir plus difficile que celui vécu par les salariés du groupe agroalimentaire Delpeyrat, filiale de la coopérative Maïsadour, lorsque le 4 mars, la direction leur annonce la fermeture imminente du site.

Pour faire face à une baisse vertigineuse de la consommation de canard suite aux épidémies successives de grippe aviaire, le groupe a décidé de fermer ses abattoirs de La Pommeraie-sur-Sèvre (85) et de Vic-Fezensac. Cette dernière embauche environ 70 salariés, une cinquantaine de permanents et le reste assuré par des CDD et des intérimaires. Deux équipes, l’une pour l’abattage et l’autre pour la découpe, travaillent successivement chaque jour. En mars 2025, l’aventure devrait se terminer.

Comme l’exige la loi, l’entreprise a mis en place un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) et des négociations ont été ouvertes, pour une durée de trois mois. Les reclassements doivent être proposés aux salariés en interne ou entre collègues. Mais lorsqu’ils ont quitté l’usine ce mercredi matin pour ceux qui ont pris le service à 3 heures du matin, les mines ont été décontenancées.

« Des reclassements, oui, mais pour combien de personnes, et surtout, où ? demande Sam* en quittant son service. Il travaille ici depuis 4 ans. Il franchit à pied les portes de l’abattoir. Sam n’a pas de voiture. « On nous dit que nous allons être relocalisés, mais nous devrons partir loin. On nous parle de Condom, à plus de 25 km, ou encore de Castelnau-d’Auzan-Labarrère, à 30 km. Et c’est pour les sites les plus proches.

Épée de Damoclès

« Pour le moment, nous sommes en pleine négociation… », souffle Alain*. « Le 4 mars, c’est le directeur de Maïsadour qui est venu nous annoncer la nouvelle. On ne s’y attendait pas du tout, on nous a dit que le chantier fonctionnait très bien », affirme-t-il encore. Il avait entendu des rumeurs, comme d’autres. Mais pas plus.

« Certains conducteurs nous avaient alertés. Ils avaient entendu dire par les nourrisseurs que le site était menacé. Nous en avions même parlé à nos managers qui nous ont rassurés, nous ont dit que nous n’étions pas inquiets.

Il habite à Vic-Fezensac, à 10 minutes à pied de l’immeuble Delpeyrat et y travaille depuis 5 ans. Pas question de faire des dizaines de kilomètres chaque jour, surtout avec le prix du carburant, précise-t-il. Il cherchera du travail ici, le plus près possible. « Il faut aussi qu’on nous propose des formations. Nous verrons.” Réponse le 11 juin à l’issue des négociations.

« Certains travaillent ici depuis 10, 15, voire 18 ans. Pour eux, c’est encore plus dur », ajoute Alain. D’autres sont arrivés récemment et se sentent moins inquiets. « Je suis polyvalent. Je suis arrivé il y a 6 mois, et tant pis si ça s’arrête là pour moi. Je trouverai autre chose ailleurs», assure un jeune homme en quittant son poste.

En revanche, Claudia*, qui a débuté à la même période il y a 6 mois, va prendre une douche froide. “On nous a dit lors des salutations que tout allait bien, je suis en CDD depuis 6 mois et on m’a promis un éventuel CDI, pour évoluer dans l’entreprise, et puis…”, raconte la jeune femme avec émotion. .

« Nous nous retrouvons avec une épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes. Il y aura des reclassements. Mais combien ? Et où?” Elle fera le nombre de kilomètres qu’il faudra si un poste lui est proposé, assure-t-elle. Pas le choix. Une de ses collègues klaxonne et la salue vigoureusement. Un autre lui tape sur l’épaule et sourit en lui souhaitant un bon après-midi. « Et oui, on s’entend tous bien, c’est la famille ici… »

* Les prénoms ont été modifiés

« Des échanges constructifs avec les salariés »

Contactée, la direction explique que depuis des années le « site de Vic-Fezensac ne fonctionne plus à pleine capacité en raison de la dégradation du marché du canard » et que le « système industriel actuel est surdimensionné ».

Concernant l’annonce faite aux salariés il y a quelques semaines à peine de bons résultats, la direction confirme. “En début d’année sur tous les chantiers, nous avons annoncé l’amélioration des résultats tout en soulignant que cette bonne performance ne doit pas occulter les difficultés et les faiblesses de notre secteur.”

Les volumes de canards du site de Vic-Fezensac, environ 10 000 par jour, seront transférés sur le site de Gibret dans les Landes de la coopérative Maïsadour, à 110 kilomètres de Vic-Fezensac.

«Des discussions constructives ont eu lieu avec les salariés» depuis l’annonce de la fermeture. « Nous sommes déjà en mesure de proposer des solutions à tous les salariés, que ce soit à l’intérieur du groupe Maisadour ou à l’extérieur », assure la direction.

 
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