Quand la mémoire s’efface, comment mieux vivre avec la maladie d’Alzheimer

Quand la mémoire s’efface, comment mieux vivre avec la maladie d’Alzheimer
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C’est une maladie qui continue de faire peur aux gens. Avec l’âge, les oublis augmentent et la mémoire joue des tours. S’agit-il des premiers signes de la maladie d’Alzheimer ou simplement de la fatigue ? Une équipe d’enquête régionale est allée enquêter dans un EHPAD de Reims (Marne), spécialisé dans les troubles de la mémoire et de l’autonomie. Une manière de dédramatiser le quotidien des patients. Voici trois raisons de voir ce rapport sensible.

A l’occasion de la Brain Week qui s’est tenue du 11 au 17 mars 2024, notre magazine « Enquêtes de région » s’est penché sur l’évolution et la prise en charge de la maladie d’Alzheimer. Ce trouble de la mémoire qui touche environ un million de personnes en France nécessite une surveillance quotidienne.

À l’EHPAD les Parentèles de Reims (Marne), spécialisé dans cette maladie neurodégénérative, le personnel soignant s’implique pour optimiser l’autonomie des patients et réduire au maximum la survenue des symptômes les plus sévères.

Voici trois bonnes raisons de suivre ce reportage sensible de Maxime Meyer et Isabelle Griffon pour mieux comprendre la maladie et en avoir moins peur grâce aux avancées des traitements et de la recherche médicale.

Le replay du programme complet, intitulé « les mystères du cerveau » est à retrouver ici.

La maladie d’Alzheimer touche actuellement près d’un million de personnes en France. Chaque année, 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués. Cela peut être vous, votre père ou votre grand-mère.

Daniel, âgé de 85 ans, a accepté de témoigner sur son quotidien à l’EHPAD les Parentèles de Reims (Marne). Il témoigne : «Je suis en deuxième année ici, je suis soigné et suivi. Nous avons évité les catastrophes. C’est dur, parce que je suis parmi des malades, des gens très malades. Moi aussi je suis malade, j’ai des maux de tête, des hallucinations. Ma vie entière revient. Je rêve la nuit et je saute du lit sans le savoir et je me retrouve dans la cour« . Un quotidien en apparence angoissant, qui oscille entre des moments de pleine conscience et des phases d’oubli, d’absence, qui fragilisent les personnes désorientées. Mais l’environnement familier de l’EHPAD, où tout est prévu pour maintenir les malades dans leur meilleure santé, contribue à rassurer les résidents.

Certes, la maladie angoisse les patients, mais les moyens sont là pour l’enrayer et stimuler les capacités de mémoire des malades. Chaque journée à Parentèles commence par la lecture du journal papier. Eva, une des animatrices, lit les titres des articles et fait réagir. Un article sur les blocages des agriculteurs est l’occasion pour l’un des habitants de se rappeler qu’il était lui-même agriculteur, du côté breton. Les souvenirs se succèdent, lui font sourire et créent une interaction entre les patients.

D’autres ateliers de gymnastique douce, des jeux de ballon, des chants ou encore la présence d’animaux contribuent à stimuler la motricité d’une part et la mémoire d’autre part. Le docteur Aurore Devy-Michel (chef de l’EHPAD et centre de soins de longue durée du CHU de Reims) explique : «jouer au ballon est à la fois intellectuel et physique. Il permet de conserver ses gestes, de coordonner ses mouvements. L’idée de la stimulation est de permettre qu’il y ait davantage de connexions neuronales pour compenser les zones du cerveau déficientes.

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Un patient participe à une activité avec des animaux pour stimuler ses émotions.

© FTV

L’objectif des soignants est de ralentir la maladie et de permettre aux patients de rester autonomes le plus longtemps possible. A Parentèles, les résidents mettent la table, pour perpétuer les gestes de leur quotidien d’avant la maladie. Aurore Dévy-Michel poursuit ses explications : «En grandissant, nous acquérons des capacités et avec la maladie d’Alzheimer, nous les perdrons. Cela aura un impact sur la marche, sur la capacité à réaliser les gestes du quotidien, sur la parole.(…) C’est bien de ralentir ces pertes, car sur le plan moteur, c’est aussi maintenir l’autonomie le plus longtemps possible.

Des gestes simples pour maintenir l’activité cérébrale et l’autonomie des personnes âgées malades.

Même s’il n’est pas inquiétant de perdre ses clés, quelques signes doivent alerter les familles. Le Professeur Jean-Louis Novela, directeur du Centre de Mémoire et de Recherche Champagne-Ardenne, livre son point de vue : «Ce qui doit nous alerter, c’est l’oubli qui semble anormal. Toute personne préoccupée par un problème de mémoire devrait en parler à son médecin. (…) Je commence à prendre des notes, là où je ne les prenais pas auparavant. Ces changements devraient les alerter.

Les médecins s’accordent sur le fait que dès les premiers signes avant-coureurs, il faut consulter et dépister. Il s’agit de la première phase des soins aux patients. Plus la détection est précoce, plus la progression de la maladie est lente.

Une fois la maladie détectée et le diagnostic posé, les patients bénéficient des avancées de la recherche médicale. Les scientifiques ont réussi à déterminer les causes exactes de la maladie cérébrale :

  • des lésions qui entraînent des difficultés de communication entre certains neurones,
  • des plaques de protéines qui s’agglutinent et qui sont alors perçues comme des corps étrangers, créant une inflammation.
  • enfin des neurones qui dégénèrent d’une manière particulière : les dégénérescences neurofibrillaires.

Et comme les causes sont connues, les thérapies sont plus ciblées. Associées à des méthodes de stimulation cérébrale à travers des activités ludiques, elles permettent de pallier aux difficultés des patients.

 
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