Harvard s’excuse d’avoir détenu un livre français relié en peau humaine en 1880

Le livre d’Arsène Houssaye « Des destinées de l’âme » était lié à la peau d’un patient atteint de troubles mentaux décédé subitement.

France Télévisions – Éditorial Culture

Publié le 29/03/2024 10:01

Temps de lecture : 2 minutes

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Université Harvard, 29 juin 2023. (SCOTT EISEN/GETTY IMAGES AMÉRIQUE DU NORD)

La prestigieuse université américaine Harvard s’est excusée de détenir depuis près d’un siècle un livre français des années 1880 relié avec de la peau humaine, qui sera retiré de l’ouvrage. Le service de bibliothèque de la plus ancienne université des Etats-Unis indique, dans un communiqué, avoir « on a retiré de la peau humaine de la reliure d’un exemplaire du livre d’Arsène Houssaye ‘Des destinées de l’âme’ (années 1880) conservé par la bibliothèque Houghton ». Le service de « Les Bibliothèques de Harvard reconnaissent leurs échecs dans cette affaire qui porte atteinte à la dignité d’un être humain dont les restes ont été utilisés pour relier le livre. Nous nous excusons auprès de ceux qui ont été touchés. L’université, fondée en 1636 à Cambridge, banlieue de Boston (Massachusetts, nord-est), déplorait que ces « les pratiques ne sont pas conformes aux normes éthiques qu’elle s’est fixées ».

Arsène Houssaye (1814-1896) était un écrivain, journaliste, critique littéraire et collectionneur français dont l’œuvre Destin de l’âme est une réflexion et une méditation sur la vie après la mort. Le Harvard Library Service a révélé en 2014, après des tests scientifiques, que ce livre, qu’il possède depuis 1934, d’un ancien élève du début du XXe siècle, était recouvert et relié avec la chair et la peau d’un être humain. Il y a dix ans, Harvard expliquait que l’écrivain français avait montré son livre à un médecin et bibliophile, Ludovic Bouland (1839-1933). Ce dernier a alors l’idée de lier l’œuvre à la peau d’un patient atteint de troubles mentaux décédé subitement. Sans “pas de consentement”, dit Harvard.

Les experts appellent cette pratique « bibliopégie des anthropodermes ». Le docteur Bouland a laissé une note reproduite en 2014 dans la presse : « Ce livre est relié en parchemin en peau humaine (…) Si vous le regardez attentivement, vous pourrez facilement voir les pores de la peau. Un livre sur l’âme humaine méritait de revêtir un vêtement humain. Harvard a précisé que son “La bibliothèque recherchait actuellement la provenance et les éléments biographiques du livre, sur Bouland et le patient anonyme et consultait les autorités compétentes de l’université et de France pour savoir comment disposer de ces restes humains de manière respectueuse.”

Le New York Times rappelle qu’Harvard, qui entretient des bibliothèques et des musées, avait réalisé en 2022 un large inventaire de plus de 20.000 restes humains dans ses collections de livres et d’œuvres d’art. Une manière de reconnaître son rôle dans l’esclavage et le colonialisme dès la fin du XVIIe siècle, selon le journal.

 
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