Les chiffres sont affligeants. On estime aujourd’hui que 10 % des femmes en âge de procréer sont touchées par l’endométriose, une maladie chronique caractérisée par le développement d’une muqueuse utérine en dehors de l’utérus, colonisant d’autres organes, provoquant des douleurs chroniques et pouvant fortement handicaper le quotidien des patientes.
Pire encore, il faut généralement plusieurs années avant qu’un diagnostic soit officiellement posé. “On estime qu’il faut en moyenne trois gynécologues et sept à dix ans avant que le diagnostic soit confirmé. »explique le Docteur Jean-François Simon, coordinateur médical de Mon(s) Endométriose et chef du service d’obstétrique et de gynécologie du site Kennedy du CHU Helora.
Aujourd’hui, la maladie est un peu mieux connue du grand public. Résultat : des patients plus jeunes arrivent en consultation. “Cela nous permet de traiter la maladie plus rapidement et donc de limiter au maximum sa progression. En moyenne, les patients sont âgés entre 20 et 30 ans, mais les premiers effets peuvent se faire sentir dès l’adolescence.
Outre les solutions médicamenteuses et les approches complémentaires, la clinique d’endométriose de Mons propose également des traitements chirurgicaux de pointe, grâce à la chirurgie robotisée. Cette dernière est nécessaire lorsque le traitement médical est insuffisant pour soulager la douleur, lorsqu’il existe un impact important sur la qualité de vie du patient, en cas d’infertilité ou en cas de complications.
« Chaque intervention est discutée au cas par cas et en concertation avec tous les spécialistes du centre », souligne le docteur Yaacoub Salamé, gynécologue et chirurgien robotique. “L’endométriose sévère rend la chirurgie complexe en raison des adhérences entre les organes, des modifications des relations anatomiques normales et de la nécessité d’éliminer toutes les lésions endométriosiques.
A Mons, Helora mise sur « une meilleure rééducation après une intervention chirurgicale » : « Les patients récupèrent mieux et plus vite »
Ce mardi, le médecin était au bloc opératoire. “La chirurgie robotique est une chirurgie micro-invasive. Concrètement, de petites incisions sont pratiquées et le ventre du patient est gonflé de gaz pour permettre le passage des instruments. Le robot offre plus de maniabilité, une vision 3D et une meilleure vision. L’instrument est également plus mobile qu’une pince standard, plus rigide, ce qui nous permet plus de liberté de mouvement, plus de précision, des dissections plus fines et donc moins de risques de blessures des organes adjacents.
En fin de compte, les patients récupèrent mieux. « Selon l’ampleur des dégâts, une opération peut prendre une heure, deux à trois heures », poursuit le chirurgien. Le site Kennedy est l’un des premiers hôpitaux belges à avoir utilisé le robot chirurgical à des fins thérapeutiques pour le traitement de l’endométriose. De ce fait, il bénéficie désormais d’une grande expertise.
Trois médecins sont formés à l’utilisation du robot, un quatrième est en cours de formation. “C’est toujours le confort de vie des patients qui permettra aux équipes de déterminer si une intervention chirurgicale est nécessaire ou non”, ajoute le Dr Simon. Entre 80 et 90 % des patients opérés seront guéris ou au moins soulagés. Certains devront faire face à une récidive et à de nouvelles lésions.
Chaque année, entre 3OO et 400 femmes transitent par le service de Mons. Tous sont accompagnés par du personnel spécifiquement formé à la maladie, notamment à la gestion et au soulagement de la douleur.
