Comment définiriez-vous le café-théâtre Improvidence que vous avez créé ?
C’est un lieu de 50 places où chacun peut trouver son bonheur : lutte d’improvisation, shows collectifs ou solos, dessin, musique ou encore anglais.
Le spectateur vit une expérience et participe avec les comédiens à la création du spectacle. C’est aussi un lieu où l’on apprend à prendre confiance en soi, à se connaître et à vaincre sa timidité.
Nous proposons une programmation riche en accueillant des compagnies amateurs et professionnelles, françaises et étrangères.
Comment avez-vous été pris par le virus de l’improvisation ?
Originaire de Meurthe-et-Moselle, j’ai travaillé chez Seb et suis arrivé à Lyon dans le cadre d’une mutation professionnelle.
A l’origine, pas du tout. J’ai étudié l’ingénierie à Nancy et, en 1997, j’ai rejoint le groupe SEB pour lequel j’ai travaillé pendant vingt ans. J’ai découvert l’improvisation il y a une dizaine d’années.
C’est également là, à l’Espace Gerson, que j’ai vu mon premier spectacle d’improvisation. Et j’ai tout de suite adoré car je dirais que l’improvisation est un apprentissage de la représentation et de la posture qui permet de développer sa spontanéité et sa créativité.
Que propose l’école Improvidence en termes de formation ?
Il propose des formations sur mesure pour que vous appreniez à votre rythme avec des cours hebdomadaires et des stages.
Les abonnements mensuels augmentent la flexibilité du rythme d’apprentissage de chacun.
Chaque vendredi soir, un intervenant donne un cours gratuit de 19h à 21h, ce qui donne souvent lieu à de nouvelles inscriptions.
Depuis son ouverture fin 2017, l’école a accueilli 2 500 élèves encadrés par 85 formateurs. Toutes les catégories sociales sont représentées.
Les enfants et adolescents représentent 25 % des étudiants, et l’âge moyen des adultes est de 30 à 32 ans.
Et au niveau de l’entreprise, vous faites aussi un travail assez unique, n’est-ce pas ?
Le premier confinement avec l’arrêt total des représentations pendant un temps qui nous a semblé très long a donné le temps de réfléchir, je me suis dit que la crise pouvait aussi être une opportunité. transformer le modèle économique de mon théâtre.
Nous utilisons le théâtre comme un outil, qui nous permet également de réengager les collaborateurs sur un nouveau projet par exemple.
De notre côté, nous testons des idées, c’est un pari souvent payant et il constitue environ 50% de notre chiffre d’affaires actuel.
Qu’est-ce qui vous a tant attiré vers l’improvisation ?
Certainement la possibilité de se réaliser et de dire des choses qu’on aurait du mal à exprimer.
Se connecter à soi, mais aussi aux autres en développant la maîtrise de soi, du corps et du langage.
Pour partager ma passion, j’ai créé le théâtre L’Improvidence en 2014.
Cet établissement propose chaque année plus de 1 000 représentations pour 40 000 spectateurs.
Face à une demande de formation, j’ai fondé la première école d’improvisation à Lyon.
Quelles sont les pièces de ces dix années qui vous ont particulièrement marqué en tant que directrice des lieux et que vous avez souhaité mettre en avant dans une rétrospective particulière ?
Parmi les rendez-vous incontournables de ces dix années, le public pourra (re)découvrir « Mon Pote », une improvisation sur l’amitié, où des amis prêts à tout se soutiennent dans les situations les plus rocambolesques.
Je citerais aussi « Bio », la célèbre création de la compagnie Eux, qui improvise la biographie d’un héros méconnu à travers des flashbacks, des personnages farfelus et des anecdotes surprenantes.
Je pense aussi à « Senflix », une plateforme improvisée qui crée une série inédite en live, initialement jouée dans le théâtre que nous avons créé à Bordeaux et qui est venue séduire le public lyonnais rien que pour les 10 ans.
Retrouvez le programme complet ici.
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