Miss Bottine est une création littéralement intemporelle, puisant les fondements de son histoire et de sa direction artistique, ainsi que ses références culturelles, dans d’innombrables époques pour ensuite les mélanger pour former un ensemble aussi concluant qu’homogène.
Evidemment, ce qui retient l’attention dès le départ, c’est l’incroyable complicité entre les deux têtes d’affiche. Antoine Bertrand brille une nouvelle fois dans le rôle de cet homme au grand cœur, mais hanté par un amour perdu, et aux prises avec d’importants problèmes d’anxiété sociale (une des mises à jour les plus notables de l’histoire), tandis que Marguerite Laurence fait preuve d’un enjouement et d’un charisme sans précédent dans un rôle. c’est à la fois brut, sensible et particulièrement mature pour son âge.
Il existe une sorte de dédain persistant qui s’attache aux films pour enfants en prises de vue réelles. Le plus souvent, la mise en scène de celles-ci s’avère tout simplement inexistante, notamment du côté de la production américaine.
Ce n’est absolument pas le cas ici, puisque Yan Lanouette Turgeon réalise une œuvre visuellement magnifique, mise en valeur par la superbe direction photo de Marie Davignon. L’ensemble est d’autant plus empreint de la musicalité dans laquelle baigne toute l’histoire, que le réalisateur y fait habilement écho tant dans ses mouvements de caméra vifs et précis (qui rappellent parfois Wes Anderson) que dans sa façon de faire bouger ses interprètes en parfaite harmonie. synchronicité.
C’est sans compter les incroyables crescendos dramatiques qui se dessinent au rythme de la jolie bande originale de Ramachandra Borcar et du montage entraînant de Carina Baccanale.
On pourrait s’attendre à ce que Miss Bottine remplit son mandat sans trop de difficultés quant à l’essence de son scénario. Mais le long-métrage finit aussi par s’imposer comme une belle et substantielle introduction au septième art pour son jeune public.
Enrichi des performances tout aussi charmantes de Marilyne Castonguay, Mani Soleymanlou et du jeune Mateo Laurent Matériaux Daigle, ce récit d’un parcours personnel tournant autour de l’importance d’apprendre à faire confiance, de savoir saisir une seconde chance et de ne pas avoir peur de laisser l’amour dans sa vie, figure déjà très haut parmi les meilleures productions de La Fête.
Le genre d’offre que vous devriez retrouver dans la programmation régulière de Ciné-Cadeau pour les années, voire les décennies à venir.