La Nuit des Temps, le film de science-fiction qui n’a jamais été réalisé

La Nuit des Temps, le film de science-fiction qui n’a jamais été réalisé
La Nuit des Temps, le film de science-fiction qui n’a jamais été réalisé

Œuvre mythique cherche producteur visionnaire : alors qu’Hollywood est perpétuellement à la recherche d’univers préexistants (et de communautés de fans déjà constituées qui vont avec), un monument français de science-fiction reste désespérément sous les radars. L’extraordinaire roman de René Barjavel La Nuit des temps n’a jamais connu la moindre adaptation… alors qu’il était initialement développé pour le cinéma !

Pour les fans de science-fiction, La Nuit des Temps est un incontournable. La tragédie d’Eléa, publiée en 1968, continue de secouer les générations au fil de ses multiples rééditions. Barjavel a livré un roman populaire au sens noble, puissant et addictif. Pour le cinéma, c’est du matériel en or massif !

Pourtant, hormis une bande dessinée, l’univers de Gondawa est resté en friche : pas de jeu vidéo, pas de série, pas de film. Bien sûr, un bon livre ne garantit pas une bonne transposition. De Dune à Fondation, de nombreux classiques de la SF ont longtemps été présumés inadaptables (concepts complexes, narration fragmentée, etc.). Mais l’argument ne tient pas pour une intrigue spécifiquement conçue pour le cinéma. Et on a de bonnes raisons de penser que La Nuit des Temps aurait parfaitement trouvé sa place sur grand écran.

Ma bien-aimée, ma délaissée, ma perdue, je t’ai laissée là-bas au fond du monde

L’occasion manquée

À l’été 1965, le réalisateur André Cayatte (auteur du plaidoyer contre la peine de mort Nous sommes tous des assassins) approche René Barjavel. Il a l’idée d’un homme issu d’une civilisation ancienne qui raconterait la chute de son monde, et aimerait qu’un scénario soit développé autour de ce concept.

La collaboration des deux hommes, qui naviguent tous deux entre littérature et cinéma, est prometteuse. Révélé par le roman post-apocalyptique Ravage en 1943, Barjavel conceptualise le célèbre paradoxe du grand-père (Le Voyageur Imprudent). Il est depuis considéré comme le père de la science-fiction française.

Lorsque Cayatte le contacte, le romancier semble avoir mis un terme à sa carrière littéraire. Et s’il joue encore avec la plume, c’est exclusivement pour le septième art : il a notamment contribué à la saga Don Camillo, au Mouton à cinq pattes d’Henri Verneuil, et a assuré l’adaptation française des dialogues du Léopard de Luchino Visconti.

L’ethnologue sourit. S’il existe une ville, elle n’a pas été construite par des pingouins.

Alors que les deux hommes viennent de se parler, Barjavel tombe sur une pure fake news : une dépêche prétend qu’un satellite américain au-dessus du pôle Sud vient d’enregistrer de mystérieux signaux radio. L’auteur croise cette idée folle avec l’idée de l’homme d’un monde antique et se met à l’écriture. L’histoire peine à démarrer jusqu’à ce qu’il lui apporte un rouage essentiel : le personnage d’Eléa. L’auteur développe un synopsis de quelques pages.

Les producteurs sont intéressés, et la machine est…

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT « Les Trois Mousquetaires » aura un troisième film, mais pas avant 2027