petit bijou horrifique, jouissif et jubilatoire

petit bijou horrifique, jouissif et jubilatoire
petit bijou horrifique, jouissif et jubilatoire

LA CHRONIQUE – Panique à Paris : un requin se promène dans la Seine et le premier édile s’en fiche. Un film d’horreur jubilatoire, sur Netflix.

Nous faisons un mauvais cas de Sous la Seine de Xavier Gens, un petit bijou horrifique délicieux et jubilatoire (Netflix). Passons rapidement de l’accusation stupide de nanar : à aucun moment le film ne fait rire (volontairement ou malgré lui). Par le sérieux de sa mise en scène et de ses interprétations (notamment Bérénice Bejo, impeccable en lanceuse d’alerte), il se rapproche davantage du Dents de mer celui de Sharknado, l’attaque du requin à six têtes Ou En eaux troubles. Ceux qui lui en veulent sont les héritiers des détracteurs de Spielberg il y a un demi-siècle.

Sous prétexte que le réalisateur français décrit de manière convaincante l’irruption dans la Seine d’un requin femelle de 7 mètres de long (finement nommé Lilith), on lui reproche d’attiser les peurs, de céder au catastrophisme écologique, de “dis des conneries”. Et quelle irresponsabilité ! un mois avant les JO et sa cérémonie fluviale d’ouverture.

Lire aussiNotre critique de Megalopolis de Coppola : on dort debout

Et trois semaines après que la tête d’Anne Hidalgo ait été plongée dans les eaux soi-disant purifiées de la Seine. Diable! Les gens « difficiles à apprécier » ont-ils changé de camp ? Car finalement, en est-on arrivé à ce point de décrépitude culturelle et intellectuelle où l’on fait le procès d’une fiction parce qu’elle sonne vrai ? Comme si La planète des singes par exemple, ne doit pas son succès à l’anthropomorphisme inquiétant qu’il dégage.

« C’est Paris, MON Paris ! »

Pas une seconde on ne trouve crédibles ces deux heures de plus en plus intenses et sanglantes (car Madame requin se reproduit par parthénogenèse, donc sans besoin de mâle fécondateur !). Horrible et drôle : oui – surtout quand les triathlètes sont dévorés les uns après les autres. Probable : jamais. Cependant.

S’il y a des requins dans la Seine, je m’en réjouis, c’est que notre travail de dépollution a bien fonctionné

Personnalité politique interprétée par Anne Marivin

Le personnage politique joué par Anne Marivin est très plausible. Son entêtement, son arrogance, son narcissisme (« C’est Paris, MON Paris ! »), sa déconnexion de la réalité “S’il y a des requins dans la Seine, je m’en réjouis, c’est que notre travail de dépollution a bien fonctionné”), son obsession pour la communication « 12 morts dévorés par un requin ? Pouvez-vous imaginer la merde une semaine avant le triathlon ? Je vais faire les « 20 Heures » et je ne sais pas quoi leur dire »): ici, en effet, toute ressemblance avec une personne existante n’est sans doute pas fortuite.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Quel film stimulant des années 2000 a inspiré le thriller d’Ishana Shyamalan ? – Actualités cinéma – .
NEXT le flop injuste du film le plus visionnaire des années 90