Avec l’annonce d’une suite prévue pour Noël 2025, le film culte de Christopher Nolan, Interstellar, revient sur le devant de la scène. Mais au-delà de ses prouesses visuelles, l’œuvre repose-t-elle réellement sur des fondements scientifiques solides ? Nous vous répondons !
En 2014, la sortie deInterstellaire a laissé sa marque, non seulement par ses effets spéciaux spectaculaires, mais aussi par son ambition de mélanger science et fiction. Le réalisateur Christopher Nolan s’est entouré d’une sommité dans le domaine de l’astrophysique, Kip Thornedans le but de donner au film un réalisme rare pour une œuvre de science-fiction au cinéma. Plusieurs éléments essentiels, étudiés en astrophysique, comme les trous de ver, les trous noirs ou encore la dilatation du temps, ont été modélisés dans le long-métrage Thorne et son équipe. Mais si certains concepts sont traités avec précision impressionnanted’autres se rapportent davantage à spéculation. Alors, que disent les scientifiques de l’exactitude des phénomènes décrits ? Voici un aperçu des aspects scientifiques du film, avec leurs forces et leurs faiblesses.
Un trou noir fidèle aux théories modernes
Interstellaire plonge le spectateur au cœur de l’espace en abordant l’un des mystères les plus fascinants de l’univers : les trous noirs. La modélisation de « Gargantua », le trou noir central du film, basé sur des calculs scientifiques fourni par Kip Thorne. Selon le Courrier quotidienl’équipe des effets spéciaux a utilisé ces équations pour représenter un trou noir avec jamais atteint une fidélité visuelle auparavant précédemment. Cette précision a même permis à Thorne de publier des articles scientifiques sur le sujetmontrant que la gravité d’un trou noir peut déformer le disque de gaz environnant en une sorte de halo spectaculaire. “Nous avons découvert que la distorsion de l’espace autour du trou noir déformait également le disque d’accrétion”a expliqué Thorne à L’univers aujourd’hui. Ce réalisme a gagné Interstellaire le titre de “la représentation la plus précise d’un trou noir dans l’histoire de la science-fiction”. Impressionnant !
Trous de ver : réaliste ou pure fiction ?
Voyage spatial dans Interstellaire repose sur un trou de ver qui permet à l’équipage de traverser des distances cosmiques en un instant. Théoriquement, un trou de ver relierait deux points distants dans l’espace-temps. Cependant, selon le professeur Martin Barstow, président du Société royale d’astronomieil reste des trous de ver objets purement hypothétiques. Interrogé par le Courrier quotidienil explique : “Il n’y a aucune preuve que de telles structures existent dans l’univers.” Ce concept apporte une dimension dramatique au film, créant un pont entre la vraie science et l’imagination de Nolan. Dans ce cas, sa représentation de ce concept avait plus à voir avec le rythme et la beauté du scénario qu’avec l’exactitude scientifique. Lee Billings, spécialiste des sciences spatiales, souligne cependant que si les trous de ver permettent aux personnages de traverser les galaxies instantanément, des moyens plus réalistes, comme voiles solairestiendrait mieux compte des limites actuelles des voyages spatiaux.
La dilatation du temps, un effet scientifiquement prouvé
L’une des scènes remarquables du film montre les effets de la dilatation du temps, où les personnages vieillissent beaucoup plus lentement que ceux restant sur Terre en raison de leur proximité avec un trou noir. Ce concept, théorisé par Albert Einstein dans sa théorie de la relativité, a déjà été prouvé expérimentalement. Comme l’explique le professeur Barstow à Courrier quotidien, “Plus on se rapproche de la vitesse de la lumière, plus le temps passe lentement.”. Cet aspect du film est scientifiquement crédible, et les astronautes qui se sont eux-mêmes rendus sur la Lune ont vieilli un peu plus lentement que ceux qui sont restés sur Terre, quoique imperceptiblement. La fidélité de cette représentation a également été salué par l’astrophysicien Neil deGrasse Tyson, qui considère cet effet « extrêmement bien fait » dans le film.
Les limites de la représentation des planètes
Une autre séquence remarquable deInterstellaireles protagonistes explorent plusieurs planètes supposément habitables situées autour d’un trou noir. Mais selon les experts, cette idée est peu probable. Les astrophysiciens cités par BFMTV expliquer qu’une planète placée à une distance aussi proche d’un trou noir serait exposé à des forces gravitationnelles extrêmesgénérer des marées géantes et rayonnement mortel. Sur le « planète marée », là où l’eau n’atteint que quelques centimètres de profondeur malgré des vagues gigantesques, l’influence gravitationnelle d’un trou noir serait si puissante qu’elle provoquerait des effets beaucoup plus destructeurs. Selon Lee Billings, cette exagération des effets de marée sert certes le récit, mais reste douteux d’un point de vue scientifique. On s’en doutait un peu…
Pouvons-nous survivre dans un trou noir ?
Dans la séquence finale époustouflante du film, où le personnage de Cooper plonger dans un trou noirle film montre un « tesseract » en quatre dimensions, permettant à l’astronaute explorer des souvenirs en dehors de l’espace et du temps. Ce concept fascinait Kip Thorne depuis son enfance, mais sa concrétisation dans le film ne l’a pas fait. rien de scientifique. En réalité, s’approcher d’un trou noir provoquerait désintégration immédiate d’un navire en raison des forces de marée gravitationnelles. Le professeur Barstow déclare queaucun objet ne pourrait survivre à l’intérieur d’un trou noir sans être écrasé par ces forces intenses. Le tesseract, bien qu’il soit un ajout visuel saisissant, constitue donc une licence poétique au service du scénario, et rien de plus.
10 ans après sa sortie, Interstellaire reste un modèle unique de collaboration entre science et fiction, et l’implication de Kip Thorne dans le projet a permis d’atteindre un réalisme rarenotamment en ce qui concerne la représentation des trous noirs. Si des éléments comme les trous de ver, les planètes habitables à proximité d’un trou noir et la survie dans un trou noir relèvent davantage de la fantaisie – la réussite du film réside aussi dans sa capacité à transformer des concepts scientifiques en éléments visuels précis et saisissants. Reste à savoir si sa suite annoncée pour Noël 2025toujours dirigé par Christopher Nolan, poursuivra ses efforts de fidélité scientifique. Ici, on n’en doute pas et on a hâte !
Sources :
- L’univers aujourd’hui, “La physique derrière les effets visuels d’Interstellar était si bonne qu’elle a conduit à une découverte scientifique”publié le 23 octobre 2014.
- Courrier international, “Science. Interstellar, un film qui relève plus de la science que de la fiction »publié le 13 novembre 2014, mis à jour le 2 juin 2022.
- BFMTV, « Trou noir, trou de ver : le film Interstellar est-il scientifiquement exact ?publié le 5 novembre 2014, mis à jour le 12 novembre 2014.
- Courrier quotidien, “Cinq erreurs dans Interstellar… et où il a raison : des experts spatiaux révèlent à quel point le film est scientifiquement précis”publié le 10 novembre 2014, mis à jour le 18 mai 2015.
- Atlantique, « Interstellaire, quelle crédibilité scientifique ? Réponses d’experts sur le film de Christopher Nolan”publié le 3 novembre 2014.
- Le nouvel observateur, « Interstellar est-il scientifiquement crédible ? »de Jean-Paul Fritz, publié le 3 novembre 2014.
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