« J’ai voulu montrer une autre représentation du corps et de la sexualité » dans « Juliette au printemps »

« J’ai voulu montrer une autre représentation du corps et de la sexualité » dans « Juliette au printemps »
« J’ai voulu montrer une autre représentation du corps et de la sexualité » dans « Juliette au printemps »

l’essentiel
La réalisatrice Blandine Lenoir est venue sur ABC présenter “Juliette au printemps”, tendre chronique d’une famille qui, comme tout, a ses non-dits et ses secrets…

Qu’est-ce qui vous a tellement attiré dans la bande dessinée de Camille Joury que vous avez eu envie de l’adapter au cinéma ?

Je suis tombée sous le charme de cette histoire riche en dialogues sur une famille qui ne sait pas communiquer, pour ces personnages bien dessinés, nourris de détails fantaisistes et pétris d’imperfections qui deviennent des qualités. Avec plein de thèmes abordés : la dépression, les secrets de famille, les non-dits, la place qu’on occupe dans une famille sans pouvoir la déplacer malgré les années, la pudeur pour exprimer ses sentiments, l’amour, la sexualité, le deuil, la maternité… Le quotidien traversé par tragédie, et tout cela avec beaucoup d’humour. J’ai donc eu envie de m’en emparer, de l’emmener dans mon univers et d’y mettre certaines de mes obsessions…

Le ton du film est très tendre et ce qui est très frappant c’est cette famille qui ne communique pas…

Oui, Léonard, le père parle très peu. Une question de génération. En fait, je voulais parler de la génération de mon père. Des hommes qui ont environ 80 ans et qui ont été élevés avec l’idée qu’être viril, c’est ne pas exprimer ses émotions. Ne dites pas « je t’aime » trop souvent à vos enfants. Et ils ont souffert…

Vous filmez des scènes d’amour et des corps d’une manière qu’on n’a pas l’habitude de voir au cinéma…

J’avais envie de donner une autre représentation du corps, de la nudité et de la sexualité. Habituellement, dans les scènes d’amour, on voit des corps dans lesquels personne, ni femme ni homme, ne peut se reconnaître. Des corps minces, musclés, parfaits, qui n’ont pas vécu, n’ont pas eu d’enfants, pas de renflements. Quant aux scènes de sexe, ce sont des poussées de bassin, des femmes prises debout contre un mur… J’ai eu envie d’y mettre moi, la tendresse, le toucher, la réalité des corps. Aux avant-premières, des femmes me disaient qu’elles se reconnaissaient enfin et que je les avais réconciliées avec leur corps et ses « défauts », qui ne sont pas, qui sont la vie…

Le choix d’Izïa Higelin pour incarner Juliette ?

Izïa a un côté totalement jeune, un sourire magnifique, une énergie folle. Et j’ai trouvé cette tenue parfaite pour le personnage de Juliette, une jeune femme qui a du mal à entrer dans sa vie d’adulte. En plus, je ne voulais pas d’une actrice qui incarne cela de manière dépressive. Et Izia, c’est pas ça, c’est l’énergie, la vie toujours et encore

Sortie cinéma mercredi 12 juin.

Nouveau vol…

Juliette (Izïa Higelin), 35 ans, illustratrice, revient passer quelques jours en famille. Elle arrive d’abord chez son père (Jean-Pierre Darroussin), un homme tendre et modeste. Elle se rend alors chez sa sœur aînée (Sophie Guillemin), qui jongle entre un mari un peu mou, deux enfants, un travail et un amant. Elle rencontre alors sa mère (Noémie Lovsky), fantasque et joyeuse, qui expose ses (mauvaises) peintures de sexes féminins, puis sa grand-mère à la forte personnalité… Sans savoir pourquoi, la jeune femme souffre de mal-être et se sent déprimée. . Quelque chose qui lui était caché, dont elle ne se souvient pas et qui la blesse secrètement ? Tendre chronique d’une famille ordinaire et extraordinaire, qui comme toutes, a ses non-dits, ses secrets, ses questions auxquels s’ajoutent le temps qui passe, « Juliette au printemps » adapté de la bande dessinée « Juliette, les fantômes reviennent au printemps » est un joli film de joie, riche en dialogues et en scènes mémorables, qui parle aussi de traumatisme. Comme un printemps où tout renaît, Juliette pourra alors avancer dans la vie… Un film choral superbement porté par Izïa Higelin au sourire délicieux et qui mélange les thèmes chers à Blandine Lenoir (« Aurore », « Annie Anger » ), à savoir celles des femmes, leur vie, leur place dans la société, dans le couple et dans la famille.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT « Les Trois Mousquetaires » aura un troisième film, mais pas avant 2027