“Dire qu’on a raté ça et qu’on ne l’a pas vu, eh bien c’est ce qu’il y a de plus terrible”, regrette l’acteur de 40 ans, après les nombreuses révélations d’accusations d’agressions sexuelles contre le prêtre décédé en 2007.
«Comment ce type qui pouvait faire des choses si extraordinaires pouvait-il se comporter si mal ?.» Benjamin Lavernhe, qui jouait le curé dans le biopic Abbé Pierre, une vie de lutte sorti en 2023, s’est exprimé pour la première fois dimanche 10 novembre sur France 2, concernant la vingtaine d’accusations d’agressions sexuelles visant l’homme d’Église.
«C’est terrible. Je pense aux victimes, il y a 25 témoignages, mais c’est terrible», révèle-t-il dans l’émission Beau geste, diffusé sur France 2. Forcément, on ressent une grande trahison, une grande tristesse. De l’étonnement. Je cherche des mots, mais c’est difficile de les trouver. Peur, parce que quelque part, c’était un ami. J’ai l’impression de le connaître un peu. Pas si bon », poursuit-il, même si les deux ne se sont jamais rencontrés. “Comment ce type qui a fait tant de choses extraordinaires a-t-il pu se comporter si mal ? Et au-delà ! La dualité de l’être humain, l’ambivalence, c’est toujours un choc», regrette Benjamin Lavernhe.
«Nous sommes dévastés»
Réalisé par Frédéric Tellier (Goliath, sauve ou péris), Abbé Pierre : Une vie de lutte, présenté hors compétition au Festival de Cannes 2023, retrace les nombreux combats du prêtre fondateur d’Emmaüs. “L’abbé Pierre a eu une vie incroyable et était une véritable rock star. Parlez de ce personnage qui a traversé le 20ème sièclee siècle, c’est raconter notre histoire », » avait alors déclaré Wassim Béji. Mais l’équipe du film est désormais «effondré», selon les propos de Benjamin Lavernhe, depuis les accusations d’agressions sexuelles visant l’homme d’Église décédé en 2007, révélées mi-juillet. Certaines accusations portent notamment sur des faits qui pourraient s’apparenter à des viols, ou concerner des mineurs, commis entre les années 1950 et les années 2000. Si sa famille affirme ne pas avoir eu connaissance de ces accusations, certains évêques le savent depuis longtemps. soixante ans, rapporte Mgr Éric de Moulins-Beaufort. “Dire qu’on a raté ça et qu’on ne l’a pas vu, et bien c’est ça le plus terrible. Il faudra du temps pour récupérer», regrette le comédien de 40 ans.
L’équipe du film s’était déjà exprimée à travers un communiqué publié sur les réseaux sociaux en septembre. “Ces crimes, qui jettent un tout nouveau jour sur le destin de l’abbé Pierre, nous étaient évidemment inconnus au moment où nous avons réalisé ce film, tout comme ils l’étaient des Français.», se sont défendus les personnes impliquées dans le projet.