Castagne, du suspense, des rebondissements, mais pas que. Avec soleil de plombJérome Pham Van Bouvier, réalisateur basé à Dreux, rend hommage aux films « testostérone » des années 80 tout en y ajoutant une touche de psychologie. Une œuvre percutante !
De Rambo à extensiblede Piège à cristal a Terminateurde L’arme mortelle a Mission impossibleJérome Pham Van Bouvier est un fan des films d’action des 40 dernières années. « En fait, je suis cinéphile, j’aime beaucoup de genres et d’époques », corrige-t-il. Pas étonnant que Drouais ait voulu commencer à le réaliser dans l’esprit de ceux qui le faisaient tant rêver. soleil de plomb est son dernier (d’une durée de 40 minutes), succédant Soldat de plomb. Il y a de bonnes scènes d’action., tourné comme des chorégraphies qui pourraient être applaudies par Sylvester Stallone lui-même ou Tom Cruise lui-même. soleil de plombcoproduit avec l’association Drouaise des Cités Royales, sera visible à partir du lundi 11 novembre sur YouTube. Son réalisateur nous en dit plus, en avant-première.
D’où vient ce goût pour les films de Castagne ?
Être un enfant des années 80 et des vidéoclubs. J’ai grandi avec cet intérêt pour les VHS interdites, d’une certaine transgression, alors que mes parents étaient plutôt des films d’art à la manière de Satyajit Ray*. J’ai dû trouver d’autres débouchés.
Anthony Darche héros du film Partenaires privés
Un besoin d’évasion à travers les livres et les films bien sûr. Je me suis tourné vers l’imagination, vers les magazines de cinéma (Première, L’Écran Fantastique, Mad Movie,…) et des films. Je me suis nourri de Stalonne et des autres, Jason Statham, Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger,… J’ai aussi une appétence pour d’autres registres, le cinéma italien, le cinéma de genre, l’horreur.
Nassim Azrou (à gauche) écoute les conseils du réalisateur, Jérome Pham Van Bouvier.
Êtes-vous le fils d’un grand producteur pour avoir les moyens de faire un film ?
Certainement pas. J’aurais aimé étudier le cinéma, mais mes parents, issus de la médecine, ne voyaient pas cela d’un bon oeil. Mon père, chirurgien dentiste, aurait aimé que je lui succède… C’est vrai que faire du cinéma est un rêve d’enfant. Je me souviendrai toute ma vie de ce professeur de français au collège qui avait le même style que Robin Williams dans Le cercle des poètes morts. Cette vieille amie de Jodie Foster m’a révélé que j’étais un grand cinéphile et m’a encouragé à poursuivre une carrière cinématographique. Enfin, j’ai étudié le droit.
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“Je ne voulais pas seulement faire un film d’action, mais plonger le spectateur dans le voyage de trois personnages”
Vous exercez une profession libérale à Dreux qui semble à des années lumières du monde du cinéma. Pas frustré ?
J’ai toujours aimé les contrastes. J’ai commencé par être manager d’un groupe de métal tout en exerçant un métier loin de la lumière. Le travail, c’est le côté concret.
soleil de plomb n’est pas qu’un film d’action.
Je voulais plonger le spectateur dans le parcours de trois personnages. Comme s’ils étaient imprégnés d’une sorte de malédiction. Le premier a sombré dans l’alcool, le second s’ennuie de sa vie professionnelle et le troisième sort de prison et ne parvient pas à se réinsérer. C’est une bombe prête à exploser qui fera les mauvais choix. Ce film met en valeur le jeu d’acteur, je voulais qu’il fasse du théâtre. Nous allons plus loin dans la psychologie.
Une ville de Dreux au coeur d’un film.
Pas besoin d’avoir vu Soldat de plomb comprendre ?
Bien sûr. Je me suis amusé à suivre ces trois trajectoires qui ont fini par se heurter à une scène choc. C’est un peu la suite de Soldat de plomb et ses trois personnages principaux, Mickaël, Niko et Tony. Nous voulions savoir ce qu’ils étaient devenus. Il y a juste des références que les spécialistes et cinéphiles noteront notamment au thriller italien des années 70. Il y a un côté transgressif, méchant, cruel. Tout en gardant l’humour noir.
« Le pays de Dreux est riche de paysages et de décors »
Le film a été tourné à Dreux et sa région. Est-ce un territoire cinématographique ?
Bien sûr. Il y a une richesse de paysages et de décors. Nous avons tourné dans différents lieux dont le cadre verdoyant et arboré du Château de Marmousse à Garnay. Nous nous sommes également rendus à Fontaine-les-Ribouts, Sorel-Moussel,… et même dans les locaux qui abritaient un office notarial.
Est-il plus difficile de tourner une scène de cascade qu’une scène de comédie ?
Les difficultés sont différentes, mais cela reste malgré tout complexe en termes de mise en scène. Pour une scène d’action, l’équipe travaille sur une chorégraphie et ensuite c’est à moi de réfléchir à comment la filmer sans que cela paraisse faux, et aussi de la rendre belle, pour honorer le travail des chorégraphies que sont Nassim, Yohan…. Pour une scène de dialogue ou de comédie, je dois donner du dynamisme, pour ne pas trop tomber dans le champ/contrechamp. Même si cela revient parfois évidemment, mais il s’agit de jouer avec le cadrage, sur les entrées de caméra, les différentes focales, etc. Par contre, pour une comédie, une scène de dialogue, il faut faire attention au jeu des acteurs. , sachant trouver la bonne note/ton. Mine de rien, je dirais Draw, tout est difficile !
Jérôme Pham Van Bouvier : « J’ai été nourri par Stalonne et les autres, Jason Statham, Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger,… »
Qu’attendez-vous de soleil de plomb ?
Puisse-t-il plaire au plus grand nombre et provoquer des réactions. J’espère avoir le plus de retours possible. On réfléchit déjà à une suite, Un sommeil de plomb.
Avec quel acteur aimerais-tu travailler ?
L’acteur et réalisateur Joseph Gordon-Levitt (Inception, Looper, Star Wars, Le flic de Beverly Hills,…) mais aussi Christian Bale. Parmi les Français, je dirais François Civil. J’ai un début de scénario avec le réalisateur Thibault Turcas où j’imagine les rôles avec Pio Marmaï, Kad Merad, François Civil, etc.
Avez-vous une ambition pour Sun of Lead ?
Dans quel film aimerais-tu vivre ?
Susie et les Baker Boys est un film réalisé par Steve Kloves avec Jeff Bridges et Michelle Pfeiffer. Si je pouvais la voir chanter toute une soirée, ce serait merveilleux. Elle est le choc de mon adolescence.
Satyajit Ray est un cinéaste indien (Le Visiteur, Le Héros, La Forteresse d’Or, Les Branches de l’Arbre, …)
Soleil de plomb. De Jérome Pham Van Bouvier. Scénario Anthony Darche, Jérome Pham Van Bouvier et Thibault Turcas. Avec Nassim Azrou, Yohan Jore, Anthony Darche, Jérôme BEenoit, Kioko Barral, Gwenael Pigat,… Lancement lundi 11 novembre à 11h, sur Youtube.
Olivier Bohin