« Vivre, mourir, renaître », des existences poignantes à la recherche du bonheur

CANNES PREMIÈRE – Emma, ​​Sammy et Cyril se rencontrent dans les années 1980, et vivent ensemble l’amour, le désir, la peur et le bonheur, alors que le sida les frappe. Un film romantique, qui séduit par sa vitalité.

Victor Belmondo, Lou Lampros, Hélyos Johnson et Théo Christine dans « Vivre, mourir, renaître », de Gaël Morel. Sélection ARP – Arte France Cinéma

Par Frédéric Strauss

Publié le 23 mai 2024 à 20h30

Lire dans l’application

toine sélection à Cannes Première, trente ans après la présentation de Roseaux sauvages d’André Téchiné, où il a fait ses débuts de comédien : c’est une belle histoire pour Gaël Morel. Une histoire de persévérance pour ce garçon, aujourd’hui quinquagénaire, devenu un brillant cinéaste (À pleine vitesse, 1996) et absences, trop peu de films tournés. Vivre, mourir, renaître raconte tout cela : le lien avec Téchiné et Roseaux sauvages, célébration de la jeunesse et de l’amour dans la lumière et la gravité, du temps qui passe et d’un désir de cinéma qui, malgré les difficultés, n’a jamais été aussi fort, aussi évident.

On est immédiatement impressionné par la mise en scène de Gaël Morel, l’émerveillement qu’il nous communique en reconstituant le Paris du milieu des années 80 tel un éden romantique. Sammy et Emma entament une romance qui va grandir et s’installer. dans la vie de famille et croisant le chemin solitaire de Cyril, un photographe dont le regard cherche la grâce, la magie, et retrouve les yeux, le corps, la présence de Sammy…

Cet élan vers la beauté, bien dans l’esprit de ces années 1980 retrouvées, est aussi la loi du Vivre, mourir, renaître, où chaque plan séduit par sa composition et sa vitalité. Le bonheur est le sujet de ce film et, cinématographiquement parlant, il est là tout le temps. Les personnages verront leur joie de vivre heurtée par la peur de mourir, avec les débuts de l’épidémie de sida, se révélant fragiles, mortels. Alors renaître ? Le titre l’annonce, affirmant sa foi en un bonheur qui pourrait même être éternel, qu’on le vive au présent ou qu’on s’en souvienne…

Pendant dix ans, Gaël Morel donne à son scénario intime un lyrisme romantique séduisant qui amène chacun à changer de place : entre Emma, ​​Sammy et Cyril, les liens se recomposent, le désir et la sensualité fulgurants laissent place à d’autres manières d’être. proches, d’être ensemble, et la maturité naît de l’apprentissage de la vie en succession rapide, dans l’urgence du compte à rebours que lançait alors le Sida.

Axé sur les corps, le désir et le plaisir homosexuel et hétérosexuel, Vivre, mourir, renaître est aussi une réflexion poignante sur les rencontres et le partage qui deviennent des expériences fondatrices. Aussi émouvant, parfois, qu’un mélodrame, le film a aussi une solidité classique, une intensité sereine et méditative. Il est porté par trois comédiens aussi inspirés que leur réalisateur. Lou Lampros n’en finit pas de surprendre dans le rôle d’Emma, ​​Théo Christine donne à Sammy la force d’une étoile solaire et, incarnant Cyril, Victor Belmondo fait l’effet d’une apparition, toute de douceur et de sensibilité masculine. La joie d’un acteur.

r Vivre, mourir, renaître, de Gaël Morel (France, 1h49). Avec Victor Belmondo, Lou Lampros, Théo Christine. Première cannoise. Sortie le 25 septembre.

a565e20067.jpg

Festival de Cannes 2024

Critiques des films en compétition, rencontres avec les cinéastes, le jury, révélations… Télérama vous propose la 77e édition du Festival de Cannes, du 14 au 25 mai.


Retrouvez tous nos articles ici

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT un nouveau film d’action avec Sabrina Ouazani sur Prime Video