La mort de Michel Blanc, le Monsieur Tout-le-monde du cinéma français

La mort de Michel Blanc, le Monsieur Tout-le-monde du cinéma français
La mort de Michel Blanc, le Monsieur Tout-le-monde du cinéma français
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Michel Blanc, à Paris, en 2006. ÉDOUARD CAUPEIL/PASCO&CO

L’acteur comique a beau prendre sur lui toutes les bévues, assumer tous les ridicules de ses contemporains, il restera toujours une forme de grandeur non négociable : celle d’offrir une réflexion à la banalité, d’accueillir en lui la médiocrité que nous traversons tous et , probablement, nous unit. C’est en tout cas l’apport de Michel Blanc, acteur populaire, qui a donné corps à Monsieur Tout-le-monde et a réussi à humaniser au-delà de toute attente cette vague statistique qu’est le Français moyen, en le faisant rire, tout en véhiculant implicitement une note plus douloureuse, l’échec du galérien, la détresse du perdant, une forme de dépression assez poignante. Sa petite taille, sa calvitie longtemps contrée par une moustache, ses yeux de chiot, qui auraient pu passer pour des désavantages, il les a inscrits dans la légende de l’ordinaire, converti en archétype franchouillard, avec une pointe de malice et beaucoup de malice. de tendresse.

Lire le reportage en direct sur la mort de Michel Blanc : “Les Bronzés regorgent de situations folles qui n’ont rien perdu de leur puissance comique aujourd’hui”

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Issu de l’école des cafés-théâtre, formé dans les rangs de la troupe du Splendid, qui a régné en maître sur le rire français pendant des décennies, il a acquis une notoriété grâce au personnage indescriptible de Jean-Claude Dusse dans la série des Bronzéde Patrice Leconte, un dégueulasse dans un club de vacances enchaînant râteau sur râteau. Il était aussi ce « pauvre type » à qui le costaud Gérard Depardieu disait des mots doux, et qu’il amenait à se déguiser, en Tenue de soirée (1986), de Bertrand Blier, qui initie le tournant dramatique de l’acteur et lui vaut un prix d’interprétation au Festival de Cannes. Michel Blanc a également, et sporadiquement, réalisé une demi-douzaine de films, Marcher à l’ombre (1984) à Regarde comment nous dansons (2018), sans renoncer à ses prérogatives de jeu. Il est décédé dans son lit d’hôpital à Paris, dans la nuit du 3 au 4 octobre, des suites d’une crise cardiaque à l’âge de 72 ans.

Michel Blanc est né le 16 avril 1952, à Courbevoie (Seine), d’un père déclarant en douane et d’une mère dactylographe qui formaient un foyer typique de la bourgeoisie naissante. Il a grandi dans la banlieue populaire de Puteaux, entre le pavillon-cuisine de deux pièces de ses parents, bientôt refoulés à Colombes par le grand chantier en béton de La Défense, et l’atelier d’horlogerie de ses grands-parents – un paysage en pleine mutation. voie d’urbanisation qui mène encore aux terrains vagues et aux débuts de la ruralité. Enfant unique, l’enfant souffrait d’un souffle au cœur, et de cette vulnérabilité physique naissaient certains traits de son caractère comique, souvent bilieux, craintif ou nosophobe.

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