L’ouvreur ou centre anglais, arrivé cette saison dans les bagages de son père, revient sur l’encombrante étiquette de « fils de » qui lui est forcément attachée.
C’était la surprise du recrutement du Racing 92 à l’intersaison. Le club francilien a recruté Dan Lancaster, le fils du manager du club Altoséquanais qui évoluait la saison dernière à Ealing Trailfinders, club de deuxième division anglaise (appelé RFU Championship). Et cette saison, le fils Lancaster a enchaîné les matches avec les Ciel et Blanc, participant aux dix premiers de la saison (5 titularisations). Pour des performances jugées décevantes. Son arrivée au Racing, “Ce n’est évidemment pas un itinéraire conventionnel, je le comprends parfaitement, a-t-il reconnu mercredi en conférence de presse avant le match de samedi contre Toulouse (14h30). “Il n’y a pas beaucoup de joueurs qui sont passés de la deuxième division en Angleterre à l’un des plus grands clubs d’Europe.”
Toutefois, le joueur de 23 ans, qui peut évoluer comme ouvreur ou au centre, a tenu à souligner qu’il ne sort pas de nulle part. « Avant de jouer pour Earling, j’ai joué à Leicester, qui avait une équipe incroyable et a remporté la Premiership (en 2021-2022). J’ai pu apprendre aux côtés de George Ford, Freddie Burns, Bryce Hegarty… J’étais aussi international moins de 20 ans… On a gagné le Tournoi des Six Nations U20. Avec notamment le demi de mêlée Jack van Poortvliet et l’ouvreur Fin Smith comme coéquipiers.
Je ne suis pas naïf, je sais que les gens me jugent à cause de mon nom et de mon parcours
Et Lancastre
Reste que ses premiers pas dans les Hauts-de-Seine (et surtout dans le Val-de-Marne puisque le Racing délocalise ses matches à Créteil) n’ont pas suscité d’enthousiasme. Loin de là. Mais Dan Lancaster ne lit ni ne suit ce qui se dit de lui sur les réseaux sociaux : « Les gens ont le droit d’avoir une opinion. Je ne suis pas naïf, je sais que les gens me jugent à cause de mon nom et de mon parcours. Je ne regarde pas ce qui se dit mais je sais que ça existe.
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Évidemment, la première chose qu’on se dit, c’est qu’il est « fils de ». Et qu’il joue parce que son père, ancien mentor de l’Angleterre et du Leinster, est à la tête de l’équipe. «Je ne m’attendais pas à ce que ce soit différent. Mon père m’a formé dans plusieurs catégories de jeunes, c’est quelque chose auquel je suis habitué, mais il me traite comme les autres joueurs. Pour ma part, je peux distinguer le père du coach. Ici, au Racing, c’est avec Fred Michalak (entraîneur d’attaque) que je discute beaucoup.
Je travaille très dur pour gagner le respect de mes coéquipiers. Et je veux aussi avoir le respect de nos supporters
Et Lancastre
Les choses se sont rapidement améliorées pour Dan Lancaster. “Je ne pense pas que tout soit trop rapide pour moi, même si certaines personnes le pensent, il confie. Ce n’est pas moi qui sélectionne l’équipe. Au quotidien, je travaille très dur pour m’améliorer et gagner le respect de mes coéquipiers. Et je veux aussi avoir le respect de nos supporters. En tout cas, aucun problème de dépaysement en arrivant en France. Accompagné qu’il est de son père (« depuis tout petit, on ne parle de rugby que quand on est ensemble ») et… sa mère. Ce qui le fait sourire : « Je suis à 10 minutes de chez elle, donc elle est contente ! Et elle veut juste que son mari et son fils soient heureux !