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les vignerons réfléchissent à démarrer la récolte des truffes

BBeaucoup de gens sont venus l’entendre. Mathieu Faucoulanche, de La Pépinière de Puymège située en Dordogne, a donné un petit cours sur les chênes truffiers, où pousse le célèbre melanosporum. Ce passionné de truffes a été invité à Fours par Sandrine Haure et Mickaël Drots du Château l’Haur du Chay. Tous deux ont planté 250 chênes sur un hectare de vignes récemment arrachées.


Mathieu Faucoulanche, spécialiste de la truffe.

MM

Les premières truffes devraient être récoltées d’ici cinq ans avec une production maximale attendue dans 20 ans. Pour parvenir à ce résultat, plusieurs prérequis sont nécessaires. “Le plus important c’est le sol, la truffe aime les sols pauvres et bien drainés”, précise le spécialiste. La truffe est la star de la gastronomie, mais aussi du terroir où on la trouve. « Elle n’aime pas la compétition, elle a besoin de terrains propres, pâturés ou entretenus. »

Taux de mycorhisation

Le pépiniériste ne vend pas n’importe quel chêne. Les glands des chênes plantés « dans des sols truffiers » sont d’abord stockés en chambre froide. Puis, au printemps, ils sont plantés et leurs racines sont mycorhizées ; c’est-à-dire qu’une union s’opère entre les racines et les spores des champignons. Un inspecteur indépendant vient tester les lots, et si le taux de mycorhisation est satisfaisant, ils sont mis en vente.

Pour avoir des truffes, Sandrine Haure devra aussi tailler ses arbres. « Ils ne doivent pas dépasser deux mètres ; en insistant sur la cime de l’arbre, on développe le système racinaire et c’est ça qui nous intéresse. » Pour récolter le précieux champignon, Sandrine Haure peut faire appel à un prestataire, dresser un chien ou utiliser une baguette pour chasser les mouches sous les arbres, là où se trouvent les brûlis, autrement dit la zone sans herbe où se trouvent les truffes. Si les mouches s’envolent, c’est qu’il y a des truffes sous terre, semble-t-il. La production dure de décembre à mars et elle doit être vendue rapidement.


La parcelle récemment plantée de chênes truffiers.

Martial Maury

Mathieu Faucoulanche estime que « la truffe apporte un complément de revenus » aux vignerons. Rendements, aspects administratifs, canal de vente… il a répondu à de nombreuses questions. Dans le contexte actuel, de nombreux participants à la réunion semblaient intéressés par l’expérience. Pour Nicolas Carreau, président du syndicat Blaye Côtes de Blaye, c’est « une solution complémentaire mais qui nécessite des investissements. » Isabelle Chéty, du Château Bellevue, « y réfléchissait depuis un moment ». Elle s’imagine bien vendre ses truffes et ses vins aux restaurateurs. Cyril Noël, du Château Haut Saint-Germain, se pose la question : « J’allais chercher des olives, mais pourquoi pas des truffes, on cherche des solutions, mais ce n’est pas facile de passer de la monoculture à la polyculture. » Cyril Bailan du Château la Motte Bailan pense pouvoir avoir un produit « à haute valeur ajoutée ».

Pour Mathieu Faucoulanche, les vignerons seront de parfaits trufficulteurs : « Ils ont les bons terroirs, savent tailler, connaissent la météo. » Peut-être que dans quinze ou vingt ans le marché de Blaye sera aussi célèbre pour ses truffes.

 
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