L’accusé, Clément Rayer, se défend. Le jeune homme de 18 ans estime « ne devoir rien à personne » et se dit victime de ce récit, dans lequel il explique « avoir déposé deux plaintes pour abus de pouvoir contre la mairie et pour injures contre un adjoint au tribunal judiciaire d’Angoulême ». Deux procédures dont il est difficile de retracer et pour cause : côté plaintes, le jeune homme explique être « en contact avec un défenseur des droits », sans toutefois en apporter la preuve.
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Du côté de la mairie, une convocation au tribunal est en cours, afin de récupérer les près de 9 000 € de loyers impayés. La municipalité attend toujours la restitution des clés, après un rendez-vous manqué le 3 décembre. L’ancien gérant justifie cette absence car il est son « employé ». [son père, NDLR] qui avait été invité » et non lui : « Je n’étais même pas au courant. »
Des fournisseurs en difficulté
« Ce qui me peine le plus, c’est pour les petits fournisseurs à qui il n’a rien payé », explique le maire Cyrille Guédon. Faux, selon Clément Rayer qui explique avoir vendu le matériel qui faisait partie du commerce afin de les rembourser. Faux, assure Denis Cardinault, brasseur des Coteaux-du-Blanzacais qui a mis sa bière, Troa, en consignation à partir de septembre. « Il m’a expliqué qu’il préférait cette méthode pour promouvoir les produits locaux et payer quand les bouteilles étaient épuisées », raconte le chef d’entreprise déçu. « Je suis allé le voir une première fois, il m’a dit que tout le stock était vendu et que je pouvais faire un deuxième dépôt. » Ce qu’a fait l’artisan… sans jamais voir la couleur de sa monnaie.
C’est un peu la même histoire pour Sébastien Lafaye, de la Maison Lafaye, boucher-charcutier-traiteur à Angoulême, également adjoint à Rougnac qui serait visé par les accusations de Clément Rayer. Il attend toujours le versement de « près de 3 000 euros ». Il garde un goût amer de cette aventure alors qu’il estime avoir été « l’un des défenseurs de leur installation, j’ai continué à les fournir comme je l’ai fait pour les précédents propriétaires ».
« Non, tous n’ont pas été réglés », concède enfin l’ancien dirigeant qui explique que, pour ce faire, il a « mis l’entreprise en liquidation ». Là encore, rien ne corrobore ses dires, sur les différents registres, Chabala serait toujours actif. “Oui car nous sommes en retard et cela devrait être fait en milieu de semaine [celle de Noël, NDLR] », assure-t-il. Le tribunal de commerce a cependant tenu sa dernière audience de l’année le 19 décembre.
Tourner la page
Dans les rues du village, l’image de Clément Rayer et de son père Joël n’est pas excellente. Une maman parle d’une soirée « arsouilles » où il n’était pas possible de venir en famille, d’autres parlent d’« une carte snack » alors que le projet initial était celui d’un restaurant et d’autres encore d’horaires « très flexibles ».
Le maire insiste sur la bonne volonté de la commune pour les accueillir du mieux possible : « Nous les avons emmenés pour la réception des vœux 2024, réalisé plus de 50 000 € de travaux pour le commerce et l’appartement en leur proposant un mois de loyer pour le désagrément, je leur ai même loué la salle des fêtes pour leur pot d’adieu alors qu’ils ne nous ont pas payé leur cotisation ! »
Clément Rayer n’a pas la même version. Il évoque des travaux de longue haleine qui l’ont contraint à vivre à Bordeaux et à « faire deux allers-retours par jour pendant deux semaines », des attaques qui lui ont valu une mauvaise réputation, « une fermeture d’un mois » pour que les anciens propriétaires puissent effectuer des travaux sur une hotte, “une fuite d’eau dans l’appartement qui a endommagé le restaurant”…
Bref, aucun des partis ne passera les vacances ensemble, le souhait du maire demeure que cette histoire se termine pour que de nouvelles personnes puissent prendre la relève dans un village où le multiple rural est un lieu de vie.
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