Après deux années de pandémie et de restrictions sanitaires, les émissions de gaz à effet de serre du Québec ont augmenté en 2022 à tel point que la province en émet à peu près la même quantité qu’il y a 10 ans.
Au cours de la dernière décennie, le Québec a toujours émis environ 80 mégatonnes (Mt) par année
En 2022, la province a émis 79,3 Mt, soit une hausse de 1,8 % par rapport à 2021, a annoncé mardi Québec. Toutefois, comme l’a souligné le sous-ministre adjoint à l’Office de transition énergétique Jean-François Gibeault, l’année 2021 a aussi été marquée par les restrictions sanitaires.
«C’est un léger rebond», a reconnu le ministre de l’Environnement Benoit Charette, qui n’a pas été surpris par la situation.
Ministre de l’Environnement Benoit Charette
Photo STEVENS LEBLANC
C’est toujours le secteur des transports, plus particulièrement le transport routier, qui est le principal pollueur.
Si on compare avec l’année 2019, juste avant la COVID-19, les GES ont diminué de 4,1 %, ce qui n’est pas négligeable, selon M. Charette. Ce chiffre reste toutefois légèrement supérieur à celui de 2015 et 2016.
L’année de référence demeure 1990 et le gouvernement s’engage à réduire ses émissions de 37,5 % pour atteindre 54 Mt. Ainsi, de 1990 à 2022, le Québec a réussi à réduire de 6,2 Mt, soit 7,2 %.
Le marché du carbone permet également de déduire 10,8 Mt supplémentaires de GES, qui ont été produites par des entreprises californiennes avec lesquelles le Québec partage son marché et qui sont inscrites à notre bilan.
Ainsi, le gouvernement arrive à un total de 19 Mt de réduction, ce qui lui permet de dire qu’il a atteint la moitié de son objectif.
Déclin en 2023
Selon des données préliminaires, le gouvernement s’attend à une baisse des émissions de GES en 2023 d’au moins une mégatonne par rapport à 2022.
«On constate des baisses importantes du côté du carburant, principalement du côté du diesel», a expliqué M. Gibeault. Une part croissante de biodiesel et d’éthanol est ajoutée à l’essence, ce qui contribue à réduire les quantités de carbone par litre consommé. “C’est très efficace”, a-t-il ajouté.
«L’action climatique commence à produire des résultats très intéressants à un rythme accéléré», estime M. Charrette, qui se dit très optimiste pour l’avenir.
Cette accélération est cohérente avec l’augmentation des budgets pour mettre en œuvre le Plan d’économie verte 2030, les nouvelles réglementations comme la norme des véhicules zéro émission (ZEV), pour augmenter le nombre de véhicules électriques sur les routes, et les programmes mis en place, a précisé M. Gibeault.
« Des programmes comme ÉcoPerformance, Rénoclimat ou Roulez vert ont généré des réductions supplémentaires de près de deux mégatonnes, soit un rythme deux fois plus rapide qu’avant », illustre-t-il.
Le programme Roulez vert sera toutefois suspendu quelques mois cet hiver. Sa fin progressive est annoncée pour 2027.
Le ministre a également refusé de répondre aux questions du Journal lors du point presse concernant la suspension du programme Roulez vert.
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