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En Californie, les mini-maisons pour les sans-abri se comptent par centaines

D’un côté, une voie ferrée le long de laquelle des sans-abri ont trouvé refuge. De l’autre, des logements abordables, trop rares à San José. Et entre les deux, un nouveau village qui vient de sortir de terre.

Petites maisons » raconte Sergio Jimenez, enthousiasmé par le projet, dans un quartier du sud de la ville.

Le conseiller municipal promet leur ouverture pour le mois de décembre. Ces installations modulables pourront accueillir 204 personnes.

C’est un premier pas pour sortir de la rue. Ils s’arrêtent ici, reprennent le contrôle de leur vie et peuvent alors viser un logement permanent.

Un campement de sans-abris au bord d’une voie ferrée à San José.

Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

Une solution à la crise du logement

Ils sont apparus pour la première fois dans la région de San Jose pendant la pandémie. Depuis, ces tiny house se multiplient et s’améliorent à chaque nouveau projet. Les besoins sont grands.

Avec près de 10 000 personnes sans abri, le comté de Santa Clara fait partie de ceux qui comptent la plus forte proportion de sans-abri aux États-Unis.

Au cœur de la Silicon Valley, la crise du logement frappe de plein fouet. Kyle peut en témoigner depuis sa tente installée sur les rives de la rivière Guadalupe qui traverse San José.

Le loyer le moins cher est de 1 500 $explique le jeune homme de 28 ans.

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Kyle, 28 ans, campe depuis 5 ans sur les rives de la rivière Guadalupe à San Jose.

Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

En moyenne, un appartement d’une chambre coûte 2 500 $ par mois (environ 3 500 $ CAD). Les Tiny Houses sont une très bonne solution pour nousajoute Kyle, qui vit dans ce camp depuis cinq ans. Mais personne ne lui a proposé d’en rejoindre un.

Le défi de l’acceptabilité sociale

Le projet est né d’un constat : pour 100 demandes de logements abordables en Californie, seules 23 sont disponibles. Il fallait donc trouver une formule pour combler le fossé entre la rue et l’hébergement de longue durée.

Ce modèle, basé sur des modules préfabriqués, est plus rapide et moins cher que les autres méthodesexplique Matt Mahan, le maire de San José, en nous faisant visiter l’un des sites construits sur un terrain appartenant à la police municipale. Quelque 90 appartements y ont été construits l’année dernière.

Nous pouvons construire en 12 à 18 mois pour environ 100 000$ par appartement précise celui qui a été élu deux fois en promettant de rendre des comptes sur la question des sans-abri.

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Matt Mahan, maire de San José

Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

Cependant, la construction de ces mini-maisons suscite des inquiétudes.

Au début, il y avait beaucoup de peur et d’opposition de la part des communautés environnantes.remarque Matt Mahan. Mais les citoyens commencent à en comprendre les avantages. Nous avons partagé des données qui montrent que lorsque nous ouvrons un site de mini-maison, les appels d’urgence diminuent en 12 mois.

Selon les statistiques disponibles, les appels à la police ont diminué d’environ 13 % et les appels aux pompiers de 30 %.

Des améliorations constantes

Les mini-maisons sont installées à proximité immédiate des lieux de rassemblement des personnes sans abri. Une condition sine qua non à leur bonne intégration, selon Aubrey Merriman. M. Merriman dirige LifeMoves, l’ONG partenaire de plusieurs villes de la Bay Area, dont San Jose, pour la conception et la gestion de ces villages d’un nouveau genre.

La stratégie de localisation est l’un des enseignements qu’il tire des projets successifs depuis 2021. Certaines améliorations sont cependant beaucoup plus prosaïques. Ajouter une salle de bain personnelle, par exemple. Le premier site ne disposait que de toilettes communes. Une erreur qui ne s’est pas répétée, car l’objectif est d’améliorer significativement la vie de ceux qui n’ont pas de toit au-dessus de la tête, et pour qui le chemin vers un logement permanent est encore long.

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    Site de petites maisons pour sans-abri à San José.

    Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

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    Site de petites maisons pour sans-abri à San José

    Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

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    Site de petites maisons pour sans-abri à San José

    Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

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    Site de petites maisons pour sans-abri à San José

    Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

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    Site de petites maisons pour sans-abri à San José

    Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

Site de petites maisons pour sans-abri à San José.

Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

Site de petites maisons pour sans-abri à San José.

Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

Album photo : Les petites maisons de San José

La rue, les camps, les voitures ne peuvent pas être la salle d’attente d’un logement permanent, explique Aubrey Merriman. Ainsi, lorsque nous pouvons construire plus efficacement que les abris traditionnels ou les logements de transition, nous avons l’obligation morale de le faire.

Dans les complexes résidentiels administrés par LifeMoves, les entrées et sorties sont contrôlées et tous les espaces sont surveillés par caméra.

Les résidents y sont accueillis gratuitement, sans limite de durée, mais avec obligation de tenter de reprendre le contrôle de leur vie, accompagnés par des travailleurs sociaux qui les encadrent dans leur retour sur le marché du travail ou encore la constitution de leur dossier d’emploi. aide au logement.

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Depuis près d’un an, Chevrolet occupe l’une des petites maisons d’environ 12 mètres carrés.

Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

Dentiste, médecin et jardin communautaire

Nous croisons une Chevrolet, immense sourire et pull à l’effigie de Marilyn Monroe.

Depuis près d’un an, elle occupe l’une des mini-maisons d’environ 12 mètres carrés situées sur le terrain de la police. Je me sens presque chez moi. Quand on vient de la rue comme moi, pouvoir prendre une vraie douche… Le lit n’est peut-être pas très confortable, mais c’est un lit, et j’ai un vrai toit au-dessus de la tête, une adresse où je peux recevoir du courrier.

Avant d’arriver dans cette petite maison, elle a erré dans les rues pendant près de six mois. Ses conseils pour un accompagnement réussi ? Nous avons besoin de plus de personnes qui ont vécu ce que nous avons vécu. Vivre sous une tente sans savoir quand aura lieu son prochain repas…

Dans le tout nouveau village qui sert de centre de navigation à LifeMoves à Redwood City, la coordinatrice Lanel Dominique résume son parcours, en commençant par ses 27 années de sobriété.

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    Petites maisons de Redwood City.

    Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

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    Ville de séquoia.

    Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

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    Ville de séquoia.

    Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

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    Ville de séquoia.

    Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

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    Ville de séquoia.

    Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

Petites maisons de Redwood City.

Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

Petites maisons de Redwood City.

Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

Album photo : Petites maisons de Redwood City

J’ai vécu dans la rue, dans des camps, dans des maisons vacantes, dans des voitures, dans des parcs. J’ai trouvé ma nourriture dans la poubelle et j’en suis fier. Parce que tu vois où je suis maintenant. Les gens jugent les sans-abri comme ceci et cela. Non, on s’en sort quand on a les bonnes ressources.

En termes de service aux habitants, la nouvelle version des villages LifeMoves va encore plus loin. Quelque 240 logements répartis sur trois étages, terrain de basket, jardin communautaire, terrasse ombragée et parc à chiens. Mais surtout un cabinet de consultation dentaire et médicale. Une première aux États-Unis, affirme Aubrey Merriman, qui finance ses projets grâce à une combinaison d’argent public, de dons privés et philanthropiques.

Les logements du dernier complexe coûtent environ 350 000 $ chacun. Un investissement justifié par les résultats, selon lui. LifeMoves aide environ 7 500 personnes par an. L’année dernière, 71 % d’entre eux ont alors eu accès à un logement permanent.

Réduire l’urgence

Le président de LifeMoves est catégorique. Le besoin le plus urgent est de construire massivement des logements abordables. La solution des mini-maisons ne peut être que transitoire.

Il ne s’agit pas de remplacer ou de rivaliser. Mais cela contribue à réduire l’urgence de construire ces logements permanents.

Il envisage cependant d’améliorer son prochain projet en concevant les logements comme de véritables appartements permettant une totale autonomie afin de pouvoir les proposer à la location aux résidents qui souhaitent y rester après avoir bénéficié des services.

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Aubrey Merriman, président-directeur général de LifeMoves, l’organisation qui conçoit et gère plusieurs complexes de petites maisons en Californie.

Photo : Radio-Canada / Mathieu Prost

Aubrey Merriman est originaire de Montréal. Il grandit dans le quartier de la Petite-Bourgogne jusqu’à l’âge de 19 ans. Montréal est au Canada ce que la Silicon Valley est aux États-Unis. S’il doit y avoir une solution au pays qui puisse avoir un impact, elle viendra de Montréal.

Il propose cordialement ses services de conseiller pour transmettre les meilleures pratiques qu’il a apprises et permettre aux autres d’éviter les erreurs qui ont été commises en Californie. Ce serait la quintessence du cercle vertueux !

Le secret du succès de ces tiny house ou logements de transition peut se résumer en 5 P. selon Aubrey Merriman.

P.riveté : l’intimité doit être garantie avec les espaces personnels

P.huiles : les animaux sont les bienvenus, une priorité pour certains résidents

P.roches : un proche ou un soignant doit pouvoir accéder facilement aux installations

P.ossessions : prévoir un espace suffisant pour les biens appartenant aux résidents

P.programmes : des services d’accompagnement sont proposés sur le site (santé, réinsertion, aide au logement, etc.)

 
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