Coincé dans les embouteillages ? Même si la situation n’est pas « pire que jamais », comme le confirment les récentes données obtenues par La RevueLa congestion routière est là pour de bon dans la grande région de Québec. Automobilistes, soyez patients !
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La Revue a fait une incursion ces dernières semaines au Centre intégré de gestion du trafic (CICM) du ministère des Transports pour constater par lui-même les embouteillages qui irritent souvent les automobilistes.
Les chiffres sont clairs : la situation est revenue aux niveaux d’avant la pandémie, sauf les lundis et vendredis où le télétravail permet désormais de souffler un peu. Entre 2017 et 2024, les débits moyens pour une journée de septembre sur les principales autoroutes du Québec métropolitain ont peu changé, comme le démontrent les chiffres fournis à Journal par le ministère.
Débits quotidiens dans les points chauds de la grande région de Québec
Moyenne pour un jour ouvrable de septembre
Sections | 2017 | 2024 | Différence 2017 et 2024 (en %) |
---|---|---|---|
Pont Pierre-Laporte | 139 734 | 139 656 | 0,83 % |
Pont de Québec* | 36 978 | 21 568 | -43,76 % |
Autoroute Félix-Leclerc | ND | 142 076 | 1,98 % |
Autoroute Duplessis | 66 061 | 69 281 | -4,68 % |
Autoroute 20 (Saint-Nicolas) | 61 254 | 60 874 | 0,73 % |
Autoroute Robert-Bourassa | 83 121 | ND | ND |
Source : Ministère des Transports du Québec
ND : L’absence de certaines données s’explique, entre autres, par des capteurs cassés. * La baisse importante sur le pont de Québec s’explique par les travaux et les fermetures. Source : Ministère des Transports du Québec
Même si les travaux qui ont provoqué une réduction du nombre de voitures sur le pont de Québec cet automne ne se traduisent pas par une augmentation concrète de la circulation sur le pont Pierre-Laporte.
Mais pour le reste, mieux vaut s’y habituer, les embouteillages ne vont pas disparaître.
«Je ne crois pas qu’on va un jour faire disparaître la congestion, mais je crois qu’on peut tenter de la stabiliser», analyse Marie-Hélène Vandersmissen, professeure titulaire et vice-doyenne aux études au Département de géographie de l’Université Laval.
Mêmes points chauds
Secteur des ponts, autoroutes de la Capitale et des Laurentides, autoroute 20 sur la Rive-Sud : les points chauds sont toujours les mêmes dans la Capitale-Nationale et en Chaudière-Appalaches.
L’autoroute de la capitale est l’une des plus encombrées de la région. STEVENS LEBLANC/JOURNAL DE QUÉBEC/AGENCE QMI)
Photo STEVENS LEBLANC
«Il n’y a pas de solution», affirme Richard Pilote, agent des télécommunications du CIGC, résident de Lévis, qui observe la circulation à longueur de semaine et est incapable de l’éviter lui-même lorsqu’il doit se déplacer. entre les deux banques.
«Il y a un manque de vision en matière de développement urbain», affirme Marc Cadieux, président-directeur général de l’Association québécoise du camionnage. «Nous avons les mêmes infrastructures autoroutières, mais nous continuons à développer l’immobilier sur les terrains le long de ces infrastructures, sans rien changer.»
Les fins de journée se succèdent et se ressemblent sur les artères très fréquentées de la capitale, comme ici à la jonction des autoroutes Duplessis et Henri IV.
Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUÉBEC
Ce manque de planification revient souvent dans les discours.
Beaucoup déplorent le fait que les gouvernements et les municipalités se développent à une vitesse vertigineuse, accueillant de nouveaux résidents, sans planifier en même temps les infrastructures de mobilité.
« Il faut penser au développement des transports en même temps, pas après. J’exagère, mais il devrait déjà presque y avoir un bus à la porte de chaque immeuble lors de son ouverture », image Marie-Hélène Vandersmissen.
“Ça ne marchera pas”
Parce que le développement et l’afflux de nouveaux arrivants ne s’arrêteront pas. Un ajout de 100 000 déplacements quotidiens était prévu dans le Québec métropolitain d’ici 2040, mais ce chiffre serait déjà largement obsolète compte tenu du rythme de croissance démographique des dernières années.
« C’est fou ! Si nous continuons à ce rythme […] on va avoir 200 000, 300 000 déplacements supplémentaires en 2040», a déclaré le maire Bruno Marchand en septembre dernier.
“Et si ces nouveaux arrivants dans la région voyagent tous en voiture seule, il est clair que ça ne marchera pas”, ajoute le professeur Vandersmissen, pour qui la solution passe par un ensemble de moyens permettant de réduire le nombre de voitures. solos sur nos routes, notamment dans les transports en commun.
Marie-Hélène Vandersmissen, directrice du Département de géographie de l’Université Laval, spécialisé en aménagement du territoire et en développement régional.
Courtoisie
Et construire un nouveau lien dans tout ça ?
“Il va falloir un troisième maillon”, estime Michel Joncas, chargé de télécommunications au CIGC, convaincu, comme plusieurs de ses confrères, de la nécessité de lancer le projet malgré des coûts importants et des bénéfices qui seraient marginaux, selon certains. experts. .
Dépolitiser la mobilité ?
Mais qu’il s’agisse de grands projets de nouvelles liaisons et de tramway ou d’aménagements mineurs, tout le monde s’accorde à dire que la politisation des projets est néfaste à la congestion du réseau routier.
« Ces décisions devraient être prises par une agence indépendante et dépolitisée. Il faut suivre ce que disent les études et éviter les changements de positions ou d’idées tous les quatre ans », plaide Marie-Hélène Vandersmissen.
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