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Le facteur humain | Les boissons végétales, une alternative verte au lait de vache ?

« J’achète de plus en plus de lait d’amande au lieu de lait de vache. Mais a-t-il un fort impact sur l’environnement ? Dois-je choisir une boisson végétale plutôt qu’une autre ? », demande Christian.


Publié hier à 19h45

C’est une question qui passionne les consommateurs et les scientifiques. Et pour cause : les boissons à base de plantes ont la cote au Québec. Lait d’amande, d’avoine, de coco, de riz, de macadamia… Il n’y a jamais eu autant d’options pour remplacer le lait de vache sur les tablettes des épiceries.

Parmi toutes ces options, « chacune a ses avantages et ses inconvénients. Et certains ressemblent au lait de vache», souligne Vijaya Raghavan, professeur à la Faculté des sciences agricoles et environnementales de l’Université McGill. En 2017, M. Raghavan a mené une étude qui a montré que, d’un point de vue nutritionnel, le lait de soja remporte la palme, par rapport aux autres laits végétaux.

Côté environnement, de manière générale, « les boissons végétales ont un impact moindre que le lait de vache », affirme Virginie Drolet-Labelle, nutritionniste-diététiste, qui se penche sur cette question dans son projet de doctorat à l’Institut sur la nutrition. et des aliments fonctionnels de l’Université Laval.

Mais toutes les boissons végétales ne sont pas égales.

Différents laits, différents impacts

Par exemple, le soja et l’avoine utilisés dans les boissons à base de plantes sont, la plupart du temps, cultivés au Canada.

Mais ce n’est pas le cas des amandiers, dont la culture nécessite beaucoup d’eau, et sur des terres qui en manquent souvent – ​​comme en Californie, indique Virginie Drolet-Labelle.

De même, le lait de riz arrive en tête des boissons à base de plantes en termes d’émissions de gaz à effet de serre, et juste derrière le lait d’amande en termes de consommation d’eau, selon les données de Our World in Data, un site Web supervisé par l’Université d’Oxford.

Et les boissons à base de noix de coco ou de noix de cajou posent problème, puisque ces cultures peuvent favoriser la déforestation en Asie, rappelle Catherine Houssard, analyste au Centre international de référence sur l’analyse du cycle de vie et la transition durable (CIRAIG).

Bref, pour elle, « les meilleures matières premières restent le soja et l’avoine ».

Autres éléments à considérer

« On estime qu’en considérant uniquement la composition […]les boissons à base de plantes ont un impact environ deux fois supérieur à celui du lait de vache”, calcule M.moi Houssard.

Mais si l’on prend en compte le transport, l’emballage, la distribution… Est-ce que cela change la donne ?

Tout d’abord, rappelons une chose : l’impact du lait de vache est principalement imputable à l’élevage bovin.

Au Québec, il est produit localement et doit parcourir quelques kilomètres pour se rendre à l’épicerie. Bref, le transport ne représente pas une grande partie de son empreinte. L’impact des emballages (carton, plastique) reste également négligeable.

En revanche, pour les boissons végétales, c’est différent. Certains sont produits au Québec, mais d’autres ne le sont pas. Et s’ils doivent être réfrigérés pendant le transport, leur impact monte en flèche.

« L’empreinte d’une boisson végétale réfrigérée peut ainsi doubler, voire dépasser, celle du lait de vache », souligne Catherine Houssard.

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PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Catherine Houssard, analyste au Centre international de référence sur l’analyse du cycle de vie et la transition durable

À l’inverse, lorsqu’elle n’est pas réfrigérée, la boisson végétale est vendue dans un emballage multicouche comprenant de l’aluminium, ce qui augmente légèrement l’empreinte de l’emballage. “Mais cela reste faible”, estime l’expert.

Enfin, un dernier facteur joue un rôle : l’arôme. Un lait d’amande aromatisé au chocolat aura un impact bien plus important qu’un lait sans, en raison de l’empreinte du cacao – cette fève étant liée aux problèmes de déforestation dans les pays où elle est cultivée.

Verdict ?

Le meilleur choix environnemental pour Virginie Drolet-Labelle ? Le lait de soja, car il apporte un apport en protéines équivalent au lait de vache, pour un impact environnemental moindre.

Pour Catherine Houssard, le lait d’avoine peut également être envisagé, à condition qu’il soit enrichi en protéines. Selon elle, l’idéal est d’opter pour une boisson produite au Québec, issue des cultures locales, et non réfrigérée.

Dans les deux cas, les experts conseillent de choisir une boisson enrichie en calcium et en vitamines, et non aromatisée ni sucrée. Mais bien sûr, tout dépend des intolérances alimentaires, des besoins nutritionnels et des goûts de chacun.

Elle a dit

On estime qu’il existe actuellement au moins 4 700 PFAS et que les humains continuent de les développer.

Céline Guéguen, professeure au département de chimie de l’Université de Sherbrooke

Céline Guéguen fait partie d’une équipe multidisciplinaire travaillant sur les PFAS, ces « polluants éternels » qui suscitent de plus en plus d’inquiétudes quant à leur impact sur les écosystèmes et la santé humaine.

Son objectif ? Développer une méthode innovante alliant chimie, quantique et informatique pour mieux détecter ces polluants et, à terme, mieux les réguler, pour éviter qu’ils ne continuent à s’accumuler dans l’environnement.

Le chiffre de la semaine : 101,6 milliards

Dans un rapport publié mercredi, Protect Our Winters Canada (POW) démontre que l’industrie du plein air (sports d’hiver, randonnée pédestre, camping, etc.) représente un poids important dans l’économie canadienne : 101,6 milliards de dollars. À titre comparatif, le secteur des combustibles fossiles (gaz et pétrole) vaut 139,2 milliards de dollars, selon l’organisation.

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PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE ARCHIVES

Dans un rapport publié mercredi, Protect Our Winters Canada démontre que l’industrie du plein air représente un poids important dans l’économie canadienne : 101,6 milliards de dollars.

L’organisation à but non lucratif appelle les pouvoirs publics à agir en conséquence et à investir dans la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique, proportionnellement à la valeur économique du secteur de l’outdoor.

Feu vert : des millions pour des briques plus vertes

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PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE ARCHIVES

La machine que développe Brique Recyc permet de nettoyer et de réutiliser les vieilles briques sur un chantier, plutôt que de les jeter et d’en poser de nouvelles.

Au cours des dernières semaines, Brique Recyc a obtenu un financement du Fonds d’économie circulaire, de Recyc-Québec et de Fondaction, qui totalise plusieurs millions de dollars.

Il s’agit de la septième entreprise au Canada à recevoir le soutien du Fonds, et la première dont le modèle d’affaires repose sur la location.

La machine qu’elle développe permet de nettoyer et de réutiliser les vieilles briques sur un chantier, plutôt que de les jeter et d’en poser de nouvelles. L’entreprise vise ainsi à réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à l’environnement de construction.

Lire l’article « Une invention québécoise pour recycler les briques »

 
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