Le CISSS de Laval suspend l’affichage de 569 postes, dont ceux d’infirmières, « pour évaluer » ses « besoins organisationnels ». Cette démarche s’effectue “dans le cadre du retour à l’équilibre budgétaire et du gel des recrutements décrété par le gouvernement”, précise-t-il dans un communiqué interne, dont La presse j’en ai reçu une copie.
L’établissement de santé dit analyser « différentes options » pour atteindre les objectifs du Québec. La suspension est « temporaire », selon le CISSS de Laval.
En entretien à La presseLa directrice générale adjointe par intérim, Sylvie Mireault, précise que 400 postes internes, 154 postes externes et 15 postes de direction sont touchés. L’analyse des « besoins organisationnels » débutera jeudi.
« Nous demanderons aux administrateurs « est-ce que votre offre d’emploi contribue à l’équilibre budgétaire, au retrait du travail indépendant, à la réduction des heures supplémentaires, à la suppression des heures supplémentaires obligatoires et est-ce que votre offre d’emploi, donc pourvoyant ce poste, me permettra de maintenir mon offre de services et garantir l’accès ? » » explique-t-elle.
Sylvie Mireault, également directrice des ressources humaines, soutient qu’elle n’a pas en tête un certain nombre de postes à supprimer des affichages. L’analyse se terminera la semaine prochaine.
Un grand ménage est en cours dans le réseau public de santé. Dans une interview avec La presse Mercredi, la PDG de Santé Québec, Geneviève Biron, a affirmé vouloir éliminer le déficit budgétaire prévu pour les établissements de santé, de l’ordre d’un milliard de dollars. Elle a demandé aux CIUSSS et aux CISSS « de respecter leur budget, de restreindre le développement ».
Lire notre article « Mission : économiser 1 milliard »
Fin octobre, le Conseil du Trésor a annoncé un gel des recrutements dans la fonction publique pour « ralentir la croissance du nombre d’employés » et « respecter les budgets alloués ». Le Québec prévoit enregistrer un déficit historique de 11 milliards.
En vigueur depuis le 1est En novembre, ce gel du recrutement ne doit s’appliquer qu’au personnel administratif du réseau de la santé. Mais le CISSS de Laval suspend également l’affichage des postes cliniques.
« Parce que nous avons aussi l’objectif d’équilibrer le budget, parce que nous avons aussi la volonté de réduire le nombre d’heures travaillées et d’allouer des ressources humaines limitées là où cela fera une différence pour la population, je dois analyser le détachement des postes pour me permettre de choisir lesquels auront un impact positif immédiat, selon mes priorités, qui sont l’accès à la chirurgie, en première ligne », affirme Sylvie Mireault.
Les syndicats stupéfaits
La présidente du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ) affirme que la nouvelle a semé la consternation parmi ses quelque 3 400 membres.
Selon Déreck Cyr, l’affichage d’au moins 200 postes d’infirmières, d’infirmières auxiliaires et d’inhalothérapeutes est suspendu. « Pour nous, c’est quand même grave car il y a un manque de personnel pour [offrir] soins directs, il y a des employés qui font des heures supplémentaires obligatoires », dit-il. Il déplore « qu’on s’attaque une fois de plus aux travailleurs qui prodiguent des soins directs à la population ».
Le choc est le même au sein du Syndicat des travailleurs du CISSS de Laval-CSN, qui compte environ 5 600 membres, dont des préposés aux bénéficiaires et à l’entretien, des agents d’intervention et des agents administratifs.
Selon sa présidente, Nathalie Bourque, environ 240 postes sont touchés dans ces catégories de travailleurs. « Il y a déjà des députés qui nous demandent « est-ce que mon poste va être supprimé ? Ils ont tous peur. » Certains d’entre eux occupent le poste de salariés venant tout juste de prendre leur retraite.
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