Après des réductions d’effectifs, l’abandon d’un projet de vélo électrique et la vente d’une division déficitaire, BRP fait le ménage dans ses dirigeants, et le Québec n’est pas épargné.
Selon nos informations, le couperet est tombé notamment dans des secteurs comme la gestion de projets, la recherche et développement ainsi que ceux qui tournent autour de la finance. Ce sont des cadres et des professionnels qui souffrent.
Le fabricant de Ski-Doo, Sea-Doo et Can-Am affirme que « les ajustements ne sont pas significatifs » si l’on prend en compte son effectif mondial d’environ 20 000 personnes. La multinationale établie à Valcourt a toutefois refusé mardi de fournir plus de détails, affirmant que le processus n’était pas complété.
La situation économique continue de mettre la pression sur la demande des consommateurs et nous nous attendons à ce que cette situation persiste jusqu’à la fin de 2025. Nous continuons d’assurer une saine gestion de nos dépenses, ce qui nous amène malheureusement à procéder à des réductions d’effectifs.
La porte-parole de BRP, Émilie Proulx, dans un courriel
Après avoir roulé à grande vitesse pendant la pandémie alors que les restrictions de déplacement stimulaient la demande pour ses motoneiges, motomarines et motos à trois roues, le géant québécois des véhicules récréatifs, comme ses rivaux, doit ralentir le rythme.
L’industrie a connu un ralentissement dans un contexte de hausse des taux d’intérêt et de ralentissement de l’économie, ce qui a freiné la demande chez les concessionnaires.
Année tumultueuse
Ces éléments ont forcé BRP à prendre une série de décisions difficiles.
En mars dernier, l’entreprise annonçait qu’elle avait besoin de 300 personnes de moins pour assembler les motoneiges à Valcourt. Elle a également supprimé 850 emplois de production au Mexique pour le groupe de sport automobile et aux États-Unis dans les usines du groupe nautique.
Nous avons également mis un terme au développement des vélos électriques, en plus d’annoncer, le 17 octobre, la vente des activités de fabrication de bateaux, du groupe maritime1. Cette décision a épargné les motomarines, les pontons de marque Sea-Doo Switch et les systèmes de propulsion à réaction.
C’est la deuxième fois en 12 ans que BRP entend saborder ce segment.
Depuis le début de l’année, le titre du constructeur québécois a chuté d’environ 30 % à la Bourse de Toronto. Le titre valait plus de 122 dollars à son apogée l’année dernière. Mardi, le titre a clôturé à 67,14 $, en baisse de 1,17 $ ou 1,7 %.
« Nous pensons que les investisseurs devraient réduire leur exposition aux [BRP] avant la publication de ses prochains résultats trimestriels [à la fin du mois] », estimaient mardi les stratèges de la Banque Scotia dans une note envoyée à leurs clients.
Selon eux, le titre de l’entreprise risque d’être éjecté, le 25 novembre prochain, de l’indice MSCI Canada, qui suit les actions de moyennes et grandes valeurs du marché canadien. La Banque Scotia souligne que ce scénario, s’il se réalise, entraînera la vente d’environ 1,5 million d’actions à la suite d’un rééquilibrage des indices.
“Dans l’ensemble, des opportunités plus intéressantes pourraient émerger vers la fin décembre ou le début janvier”, écrivent les stratèges de l’institution financière. Les attentes des investisseurs auront été rééquilibrées et les vents contraires pourraient s’être atténués. »
Devant une demande plus faible que prévu pour ses produits, la direction de BRP a revu à la baisse ses prévisions de revenus pour l’exercice en cours à deux reprises cette année.
Avec les informations de Richard Dufour et Martin Vallières, La presse
Lire BRP veut (encore) abandonner ses bateaux
Apprendre encore plus
-
- 5
- Continents sur lesquels BRP exploite des usines, en plus d’avoir des bureaux
Source : brp
- 130
- Nombre de pays où les produits de la multinationale sont vendus
Source : brp
Related News :