Un différend à trois millions entre géants de l’immobilier

Août 2021. Le Groupe Mach met la main sur le complexe mixte situé au 505-565, rue Saint-Joseph Est. Le bâtiment abrite 123 unités résidentielles, 26 espaces commerciaux ainsi que des bureaux.

La transaction est évaluée à plus de 43,6 millions de dollars.

Dans les documents consultés par Le Soleil Au registre foncier du Québec, une hypothèque de trois millions a été accordée à l’acheteur par l’ancien propriétaire de l’immeuble, le promoteur GM Développement.

Trois ans plus tard, ce dernier réclamera son dû.

En effet, en cas de défaut de paiement, la société de Jean Campeau et Geneviève Marcon a le droit « de percevoir les loyers de la location de l’immeuble », est-il indiqué dans l’acte hypothécaire.

Le 29 octobre, un avis a été envoyé à tous les locataires du complexe. Les loyers présents et futurs doivent désormais être payés à GM Développement, précise-t-on dans la lettre signée des avocats.

Le lendemain, le Groupe Mach a informé les occupants dans une nouvelle missive de ne pas changer de destinataire de leur transfert à l’approche du 1er novembre, malgré l’avis de retrait d’autorisation de perception des loyers qui leur avait été transmis.

Confusion

Les locataires qui ont parlé avec Le Soleil décrire le climat de confusion qui règne. À qui devraient-ils payer leur loyer pour éviter des réactions négatives ?

L’un d’eux confie, sous couvert d’anonymat, qu’il a payé son loyer à GM Développement. Un deuxième a indiqué avoir effectué son transfert au Groupe Mach en suivant les directives de son bail.

L’aide d’un avocat a même été demandée afin de peser le poids de cette décision.

Par ailleurs, dans l’avis envoyé, GM Développement soutient qu’en cas de versement du loyer au Groupe Mach, les locataires « seront tenus de payer deux fois ». Les occupants sont également tenus de remettre sans délai les baux en vigueur.

Parmi les locataires, on dénonce le fait d’être impliqué dans la situation. Et d’en subir les conséquences potentielles.

“Inapproprié”

Contacté par Le Soleille Groupe Mach, dont le directeur général est Vincent Chiara, confirme qu’un « conflit commercial » est en cours.

La directrice des communications, Sylvie Rousseau, ajoute, par courriel, avoir été avisée de l’envoi d’un avis aux locataires de l’immeuble par GM Développement. En réponse, elle soutient que le Groupe Mach « a rapidement informé ses locataires qu’ils devaient ignorer cette communication inappropriée ».

Le promoteur n’a pas souhaité faire de commentaires supplémentaires, compte tenu de la légalisation de l’affaire.

De son côté, GM Développement n’a pas souhaité faire de commentaire à ce sujet.

– Avec la collaboration de Simon Carmichael