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la voiture électrique va-t-elle faire basculer les élections américaines ?

Nous n’avons jamais été aussi près de savoir qui sera le prochain président des États-Unis. C’est en effet à partir du 5 novembre, et dans les jours qui suivront, que l’on saura quel candidat, Kamala Harris ou Donald Trump, aura été placé en tête par les électeurs. Chargés, on le rappelle, de voter pour leurs camps respectifs, démocrate ou républicain, et des électeurs qui les représentent.

Sans revenir sur une campagne aussi longue pour Trump que courte pour Harris, qui a succédé à un Biden vieillissant, ni sur les coups que les candidats se sont portés, c’est un sujet de division qui représente bien la bataille politique entre les deux camps : la voiture électrique. Et, à lui seul, il pourrait faire basculer l’un des « États clés », les fameux « swing states ».

Deux camps irréconciliables

Si, aux Etats-Unis, les coups sont souvent portés en dessous de la ceinture, avec des attaques sur la forme bien plus que sur le fond, les véhicules électriques font partie de ces sujets régulièrement abordés par les candidats. Et qui ont le mérite de susciter des avis tranchés. Sans surprise, et comme de notre côté de l’Atlantique, les véhicules électriques divisent.

Il faut dire que Joe Biden, le président sortant, a beaucoup fait avec son administration pour le développer. Il a resserré les normes d’émissions et subventionné les véhicules zéro émission (échappement). Avec la volonté que la moitié des voitures vendues sur le territoire soient électriques en 2030, elle a aussi mis en place des mesures protectionnistes pour éviter d’ouvrir la porte aux constructeurs chinois. Comme taxer à 100 % les voitures électriques chinoises. Kamala Harris s’inscrit donc dans la continuité de celui dont elle était, et est toujours, le vice-président.

Trump, pas en dehors d’une contradiction

Du côté de Donald Trump, il s’agit de prendre tout le contraire de son prédécesseur. Il a ainsi annoncé qu’il reviendrait sur les mesures « dès le premier jour » de sa présidence. De plus, pour l’ex-président, les voitures électriques sont considérées comme des « tueuses d’emplois », car leur production nécessite moins de main d’œuvre. “Je mettrai fin au mandat des voitures électriques dès le premier jour, sauvant ainsi l’industrie automobile d’une oblitération complète et permettant aux clients américains d’économiser des milliers et des milliers de dollars par voiture”, a-t-il déclaré dans un discours en juillet dernier.

Sauf que, si Donald Trump critique tant la voiture électrique, l’un de ses plus grands défenseurs, et surtout soutien financier, n’est autre qu’Elon Musk. Le PDG de Tesla. Contradictoire, dites-vous ? Ainsi, ces derniers mois, Trump s’est adouci sur le sujet, expliquant qu’il tolérerait « une petite part » de voitures électriques. Juste pour ne pas trop rétropédaler non plus.

Des candidats qui marchent sur des œufs

Si les candidats marchent sur des œufs sur le sujet des voitures électriques, c’est parce qu’il est au cœur des débats dans un Etat particulièrement important : le Michigan. C’est en fait l’un des États clés à travers lesquels tout peut basculer dans un sens ou dans l’autre. Et le Michigan est justement le cœur historique de l’industrie automobile américaine.

Ainsi, Kamala Harris s’est bien gardée début octobre de froisser le puissant syndicat des travailleurs de l’industrie automobile, l’UAW, faisant ainsi marche arrière par rapport à son discours, il n’y a pas si longtemps, qui promettait que toutes les nouvelles voitures seraient électriques en 2035 : “Je ne vous dirai jamais quelle voiture conduire.” Cela a apparemment convaincu l’UAW, qui soutient officiellement le candidat démocrate. « On a vraiment l’impression que nos emplois sont en jeu. Donald Trump ne se soucie pas de nos emplois. a déclaré Hazen Turner, un employé de Stellantis qui fait campagne pour l’UAW.

En revanche, une minorité s’est formée autour de Donald Trump avec un groupe baptisé « Autoworkers for Trump », qui brandit la « Chine électrique » comme la principale menace si Kamala Harris devenait présidente. Rappelons qu’en 2016 et 2020, le Michigan plaçait en tête le vainqueur des élections présidentielles. On saura dans quelques jours lequel des deux candidats aura le plus convaincu.

 
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