Accusé de pratiques opaques, Binance clarifie sa politique de cotation

Alors que les bourses centralisées subissent une pression croissante, une controverse éclate autour de Binance sur la transparence de ses politiques de cotation. En effet, le co-fondateur de Binance, Yi He, s’est exprimé pour clarifier les pratiques de la plateforme en réponse aux dures accusations lancées par Moonrock Capital, un cabinet de conseil spécialisé dans les investissements crypto. L’affaire révèle des tensions sous-jacentes autour de la gouvernance des bourses et de leur capacité à convaincre les investisseurs de leur impartialité.

Clarifications sur la politique de cotation de Binance

Yi He, co-fondateur de Binance, a défendu la plateforme sur la possibilité d’être cotée en bourse. Ainsi, Yi He a répondu et a souligné que « Binance ne demande pas de pourcentage de jetons ni de frais fixes pour les nouvelles inscriptions ». Elle a rappelé que, depuis 2018, tous les dons associés aux annonces ont été entièrement reversés à des causes caritatives, et a ajouté que chaque projet est libre de proposer lui-même le montant de son don sans minimum requis. « Il n’y a pas de frais cachés ni de pourcentages imposés », a-t-elle insisté, et insiste sur la transparence des pratiques de Binance.

Cette position de Yi He intervient alors que les échanges centralisés sont de plus en plus scrutés par la communauté crypto en quête de pratiques éthiques et de transparence. Binance a choisi de mettre en avant une politique à part, car la plateforme demande aux projets de décider eux-mêmes du montant de leur don lors des listings, afin d’éviter tout soupçon de pratiques commerciales opaques. Grâce à cette indépendance accordée aux projets, Binance tente de se démarquer d’une industrie où les accusations de frais onéreux et de conditions imposées ont souvent terni la réputation des bourses.

Réactions et implications dans l’industrie de la cryptographie

La déclaration de Yi He n’a pas suffi à calmer les critiques de l’industrie, et certains acteurs influents ont réagi. Ils mettent en avant ce qu’ils considèrent comme un problème récurrent sur les plateformes centralisées. Andre Cronje, co-fondateur de Sonic, a ajouté son point de vue au débat. Il critique Binance, mais aussi Coinbase pour des pratiques similaires, et rappelle que « les bourses centralisées proposent souvent des frais élevés et des conditions restrictives pour leurs listings ». Ces accusations visent plus largement les échanges centralisés et mettent en lumière le mécontentement de certains développeurs qui privilégient désormais les alternatives décentralisées pour échapper aux pressions des échanges traditionnels.

De plus, ces critiques s’ajoutent à un contexte difficile pour les bourses centralisées, dont les volumes de transactions sont en baisse notable depuis plusieurs mois. Selon les données de CCData, Binance a connu une baisse de 23 % des volumes de transactions en septembre 2024, tandis que d’autres bourses majeures comme OKX, HTX et Kraken ont connu des baisses similaires. Ce déclin peut s’expliquer par plusieurs facteurs, parmi lesquels les incertitudes géopolitiques, la montée en puissance des échanges décentralisés et la méfiance croissante des utilisateurs à l’égard des pratiques d’échanges centralisés.

Face à la pression croissante de la communauté crypto, le besoin d’une plus grande transparence et d’une meilleure éthique devient impératif pour les échanges centralisés. Si Binance et autres plateformes centralisées souhaitent regagner la confiance des projets et des investisseurs, elles devront sans doute repenser leurs pratiques et s’adapter aux nouvelles attentes des utilisateurs. L’émergence de plateformes décentralisées pourrait, dans le même temps, devenir une alternative de plus en plus crédible, en testant dans les mois à venir le modèle des échanges traditionnels.