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Vers une baisse des prix d’ici 2026


Selon le dernier rapport de la Banque mondiale, Commodity Markets Outlook, les prix mondiaux des matières premières devraient baisser considérablement d’ici 2026, atteignant leur plus bas niveau en cinq ans. Cette baisse est largement attribuée à une surabondance historique de l’offre pétrolière, qui pourrait limiter l’impact des tensions géopolitiques, notamment en cas de conflit plus large au Moyen-Orient.

Pour l’année 2025, la Banque mondiale prévoit que l’offre mondiale de pétrole dépassera la demande de 1,2 million de barils par jour. Ce chiffre est remarquable, car il n’a été dépassé que lors des confinements liés à la pandémie de Covid-19 et à l’effondrement des prix en 1998. Cette offre excédentaire s’explique en partie par une stagnation de la demande en Chine, observée depuis 2023, ainsi que par une augmentation de la production dans divers pays extérieurs à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et à ses alliés. L’OPEP+ maintient également des réserves importantes, estimées à 7 millions de barils par jour, soit presque le double du niveau enregistré avant la pandémie.

Entre 2024 et 2026, les prix mondiaux des matières premières devraient diminuer de près de 10 %. Les prix des produits alimentaires, en particulier, devraient baisser de 9 % en 2024, suivi d’une baisse de 4 % en 2025. Il est toutefois important de noter que ces prix resteront environ 25 % supérieurs aux niveaux moyens observés entre 2015 et 2019. Concernant l’énergie, les prévisions indiquent une baisse de 6% en 2025, puis de 2% en 2026, ce qui pourrait faciliter la lutte contre l’inflation pour les banques centrales.

Toutefois, une escalade des conflits pourrait perturber ces prévisions. Indermit Gill, économiste en chef de la Banque mondiale, souligne que même si la baisse des prix des matières premières peut servir d’amortisseur contre les chocs géopolitiques, elle ne suffira pas à atténuer les difficultés liées à l’insécurité alimentaire, qui touche déjà plus de 725 millions de personnes dans les pays en développement. pays.

Le rapport souligne également les implications d’une intensification du conflit au Moyen-Orient. Une réduction de l’offre mondiale de pétrole de 2 millions de barils par jour pourrait entraîner une première hausse des prix du Brent, qui pourraient atteindre un sommet de 92 dollars le baril. Toutefois, les producteurs non touchés par le conflit pourraient compenser cette augmentation en augmentant leur production.

Enfin, la bonne nouvelle pour les décideurs politiques des économies en développement est que la situation actuelle de l’économie mondiale est plus favorable qu’auparavant à la gestion d’un choc pétrolier. Ayhan Kose, économiste en chef adjoint à la Banque mondiale, estime que la baisse des prix des matières premières pourrait contribuer à atteindre les objectifs d’inflation, tout en offrant la possibilité de réduire les subventions aux combustibles fossiles.

Parallèlement, le prix de l’or, traditionnellement considéré comme une valeur refuge, devrait atteindre des niveaux records cette année, avec une hausse de 21 % par rapport à 2023, tandis que les prix des métaux industriels devraient rester relativement stables jusqu’en 2026.

 
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