Après des mois marqués par plusieurs centaines de licenciements et un recentrage de ses activités, Lion Électrique ouvre la porte à des ventes d’actifs pour renflouer ses caisses, où les réserves s’amenuisent.
Publié à 17h21
Mis à jour à 18h05
Ce que vous devez savoir :
- Sous pression financière, Lion Électrique cherche à renflouer ses caisses.
- En obtenant la clémence de certains prêteurs, le constructeur d’autobus scolaires et de camions électriques ouvre la porte à des ventes d’actifs pour “renforcer sa situation financière”.
- Ce n’est pas un changement anodin, selon un spécialiste de la comptabilité financière des entreprises publiques.
Ce scénario, évoqué mardi par le fabricant d’autobus scolaires et de camions électriques, est évoqué à la toute fin d’un communiqué dans lequel des assouplissements des conditions d’emprunt sont annoncés auprès de certains prêteurs – dont la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et Finalta Capitale.
L’entreprise basée à Saint-Jérôme – où est située son usine d’assemblage québécoise – avait également obtenu la clémence de ses prêteurs le 2 juillet, mais son annonce ne faisait aucune référence à une potentielle vente d’actifs pour « renforcer sa situation financière ».
«Ces opportunités pourraient inclure certaines activités de refinancement liées à ses instruments de dette, la vente de certains de ses actifs et/ou toute autre opportunité ou alternative», souligne le constructeur québécois dans son plus récent message aux investisseurs.
Il n’a pas été possible de savoir ce qui a poussé Lion à évoquer le scénario de vente d’actifs. Dans un courriel, son vice-président au camionnage et aux affaires publiques, Patrick Gervais, s’est limité à indiquer qu’il n’y aurait « aucun autre commentaire à ce stade ».
Une chose est sûre, l’ajout de cette option dans les scénarios étudiés par Lion pour renflouer ses caisses n’est pas anodin, estime Carl Brousseau, professeur agrégé à l’École de comptabilité de l’Université Laval, qui se spécialise notamment dans ce qui tourne autour des marchés boursiers. .
“On ne parle pas d’un simple changement dans le sens où s’il n’y a rien de nouveau, on copie et colle ce qui avait été diffusé auparavant”, explique l’expert. Mais quand nous faisons un changement [de la sorte]nous avons une ouverture pour autre chose. »
Aux États-Unis, Lion ne possède pas l’usine qu’elle exploite dans la banlieue de Chicago, dans l’Illinois. Au sud de la frontière, elle tente de sous-louer une partie du vaste espace de 900 000 pieds carrés dont elle dispose à Joliet.
Au Québec, le constructeur a déjà conclu une entente de cession-bail avec son usine de batteries de Mirabel. Cela signifie qu’il n’est pas propriétaire des lieux même s’il continue à utiliser le bien. À l’exception d’un immeuble du campus qu’elle occupe à Mirabel, Lion « ne possède aucun bien immobilier », précise-t-elle dans son plus récent rapport trimestriel.
Besoin d’argent
Le temps presse pour Lion. À la fin du deuxième trimestre, au 30 juin, il ne lui restait plus que 2 millions de dollars dans ses coffres. La société a également eu accès à 23 millions de dollars supplémentaires grâce à une facilité de crédit. Elle a également obtenu un prêt pouvant aller jusqu’à 7,5 millions du gouvernement Legault le 2 juillet. Il n’en reste pas moins que sa marge de manœuvre est mince.
Depuis l’automne dernier, le couperet est tombé quatre fois au Lion.
Résultat : environ 670 personnes sont actuellement en congé forcé. L’effectif de l’entreprise des deux côtés de la frontière compte environ 750 employés.
En raison de livraisons inférieures aux prévisions, l’entreprise a décidé de recentrer la vocation de son complexe de batteries à Mirabel. Le site, qui était censé approvisionner les camions et bus scolaires assemblés chez Lion, s’est retrouvé avec une capacité excédentaire.
Cette usine peut fournir l’équivalent de 5 000 véhicules par an, bien au-delà des livraisons du constructeur. Pour écouler les surplus, nous espérons désormais les revendre à des clients externes.
À la Bourse de Toronto mardi, les actions Lion sont restées stables, clôturant à 92 cents. Depuis le début de l’année, le titre a chuté de 60 %.
Apprendre encore plus
-
- 19 millions de dollars américains
- Perte nette de Lion Électrique au deuxième trimestre
Source : lion électrique
- 173 millions
- Valeur boursière de l’entreprise
Source : Bourse de Toronto
Related News :