Le concours WorldSkills a commencé – Mon blog
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Le concours WorldSkills a commencé – Mon blog

Le concurrent chinois Fangtao Bao participe à l'épreuve de maçonnerie lors du concours Worldskills 2024, au parc des expositions Eurexpo Lyon à Chassieu (Rhône), le 11 septembre 2024 (JEFF PACHOUD)

Truelle en main, les jeunes maçons se concentrent et observent du coin de l'œil l'horloge que le contremaître vient de poser sur le mur. Soudain, un long coup de sifflet retentit : la compétition WorldSkills a commencé.

Après les athlètes des Jeux olympiques et paralympiques, c'est au tour des quelque 1.400 artisans et ouvriers de moins de 23 ans de participer à cette compétition internationale, organisée de mercredi à dimanche au parc des expositions de Lyon.

« C’est vous qui êtes sur le devant de la scène aujourd’hui. Vous êtes les stars, les grands champions. Alors profitez de cette excitation ! » Joël Abati, préparateur mental de l’équipe de France, adresse ses derniers mots d’encouragement aux 63 participants français.

L'ancien handballeur international assiste au concours de coiffure qui vient de débuter avec la première des sept épreuves au programme : une coupe au carré court, une frange, un petit style seventies.

Chacune a sa méthode. La candidate de Hong Kong, Wing Cheik, commence par l'arrière, avec le reste de ses cheveux tirés vers l'arrière avec des pinces, tandis que sa voisine hongroise Gertrud Horvath, avec une approche plus holistique, a déjà dessiné la frange.

Dans le public, les parents de Marie Langlais, candidate à la présidentielle, sont venus de Bretagne pour la soutenir. La jeune fille a successivement passé un CAP, un bac professionnel puis un master. Ce concours, c'est « presque 10 ans d'apprentissage d'une seule traite », raconte sa mère Nathalie.

Plus loin, un petit groupe d'élèves de CAP, venus spécialement de Charnay-lès-Mâcon (Saône-et-Loire), observe d'un œil expert le concours de maçonnerie, scrutant les différentes techniques selon les pays. « C'est génial. Ce sont des choses valorisantes pour les élèves », se réjouit leur professeur Franck Lanoizelé.

Parfois, la méthode est plus uniforme, comme dans le cas de la maintenance aéronautique, un secteur très international, souligne Fredrik Cederlöw, qui représente la Suède. La catégorie ne manque pas d'attirer l'attention avec son hélicoptère.

En savoir plus

Les juges « veillent surtout à ce qu'on monte là-haut en toute sécurité, qu'on regarde tout, qu'on trouve tous les défauts, et qu'on note bien les problèmes pour pouvoir les retrouver plus tard et les réparer », explique le concurrent.

– Gagnez de l’expérience –

Pendant que les autres restent concentrés sur leur tâche, les plâtriers terminent leur mission du jour après cinq heures de travail intensif : les premières cloisons sont érigées, avec les ouvertures.

« Je suis jugé sur la propreté, les niveaux, la verticalité, l'éclairage », explique le Français Axel Laumond, très heureux de participer à un concours qui met en avant les métiers du bâtiment. Plus tard, ses revêtements seront également évalués.

« Il y a beaucoup de gens qui passent, les médias, des amis qui sont venus me voir. Donc il faut rester dans son modèle, dans sa bulle. C'est assez différent du chantier », sourit le jeune homme de 22 ans, titulaire de deux CAP, d'un bac pro et d'une formation technique au patrimoine.

Parmi le public, il y avait également les champions des éditions précédentes.

« Ces concours servent à faire connaître des métiers d’artisanat peu connus. Dans la taille de pierre, on a vraiment du mal à recruter », confie Adrien Nicolas, médaillé d’argent dans sa catégorie aux EuroSkills 2023.

Elles sont aussi bénéfiques pour les participants, selon cet « ambassadeur » qui regarde les concurrents du jour construire le bassin d’une fontaine. « La compétition m’a aidé à mûrir. » « Deux ans de compétition m’ont fait gagner cinq ans d’activité », notamment en gestion du temps, explique-t-il.

« Cela permet de faire découvrir des métiers qui n’auraient pas intéressé les jeunes », explique Joël Fourny, président de la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA France). « Il faut assurer le renouvellement de la main-d’œuvre de notre secteur », ajoute-t-il, précisant que 50 % des artisans sont issus de l’apprentissage.

MLA/CHP/LIU

 
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