Jérôme Fournel, directeur de cabinet de Barnier, dans l'œil du cyclone
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Jérôme Fournel, directeur de cabinet de Barnier, dans l'œil du cyclone

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De la droite aux ministres de gauche et du centre : le casse-tête du futur gouvernement Barnier

« Ce ne sera pas qu'un gouvernement de droite », il y aura « des gens de gauche » avec « peut-être » quelques membres sortants : la composition de l'équipe ministérielle devient d'autant plus un casse-tête pour Michel Barnier qu'elle devra survivre dans une Assemblée nationale fracturée. Le nouveau locataire de la rue de Varenne, venu de la droite et qui n'a pas manqué de critiquer Emmanuel Macron par le passé, entend bien apposer son empreinte sur cette équipe, alors que le chef de l'Etat a promis de garder une plus grande distance. « Le président présidera et le gouvernement gouvernera », a assuré vendredi Michel Barnier, avide de plus « d'indépendance », y compris sur la composition du gouvernement, sûrement au centre de son déjeuner de travail lundi avec le président. Mais Michel Barnier, qui ne dispose pas de majorité absolue à l'Assemblée nationale, devra veiller à l'équilibre de sa supposée coalition parlementaire, qui devrait réunir le bloc macroniste (Renaissance, Horizons, MoDem), la droite et le groupe centriste Liot (Liberté, Indépendants, Outre-mer). Il s'agit donc pour lui de renouveler une équipe sans doute élargie à droite – il a lui-même promis des « ruptures » – tout en l'ouvrant à gauche et sans aliéner l'extrême droite. Un défi. Il a poursuivi lundi ses consultations en recevant des représentants du groupe Liot qui ont mis en avant leurs priorités sur « la décentralisation, les territoires, le pouvoir d'achat, la santé et la sécurité ». Le Premier ministre a en retour, selon les députés Stéphane Lenormand et Christophe Naegelen, affiché une volonté de « changer de politique » et de « méthode », avec « plus de travail et moins de communication ». Il a admis, selon M. Naegelen, qu'il était à Matignon « en CDD et que la durée serait peut-être courte » s'il ne trouvait pas de majorité pour le soutenir. – « Rupture » – Sur les postes régaliens, qui dans l'usage relèvent du domaine « réservé » du président de la République, sa marge de manœuvre pourrait être limitée, malgré son profil international, puisqu'il a été deux fois commissaire européen, négociateur du Brexit et ministre des Affaires étrangères. Au prestigieux Quai d'Orsay, deux macronistes sont sur les rangs. L'actuel occupant Stéphane Séjourné souhaiterait rester. Mais le ministre démissionnaire de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui était aux côtés de Michel Barnier dimanche soir pour saluer l'engagement des policiers et des bénévoles pendant les Jeux olympiques, ne cache pas son intérêt pour le poste. A moins que le match ne se solde par un troisième homme (ou une troisième femme) si le locataire de Matignon voulait marquer une « rupture ». Le ministre des Armées Sébastien Lecornu, issu de la droite et qui attendait de voir la couleur politique du Premier ministre, pourrait envisager de rester. L'actuelle ministre du Travail et de la Santé Catherine Vautrin, qui fut comme Michel Barnier une ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, rêve aussi d'un poste régalien. L'éducation et la santé, étendues par Emmanuel Macron jusque dans son arrière-cour mais aussi érigées en « priorités » par Michel Barnier, sont convoitées par des figures de droite. De quoi signaler un retour au gouvernement LR, même si le patron Laurent Wauquiez l'avait initialement exclu ? Philippe Juvin, médecin et patron des Républicains dans les Hauts-de-Seine, aimerait se voir en santé, comme Annie Genevard, numéro deux du parti Les Républicains, citée pour l'Education. – Arbitre RN – Le nom de Rachida Dati, ministre de la Culture démissionnaire mais dernière débauchée à droite par Emmanuel Macron, circule pour occuper le poste de porte-parole. Après le bon déroulement des JO, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra pourrait-elle aussi prolonger son bail ? Un autre poste sera délicat à pourvoir : celui des Finances, dans un contexte de dérapage du déficit public. L'idée initiale de l'Elysée était de trouver un ministre non partisan, selon un ancien conseiller, comme le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau. Autre enjeu majeur pour Michel Barnier : trouver des personnalités de la gauche, qui est déjà prête à le renverser, y compris au sein d'une partie du parti de Macron. Quant au Rassemblement national, accusé d’avoir été indirectement l’arbitre de la nomination de Michel Barnier, il ne le censurera pas dans l’immédiat mais ses dirigeants écartent déjà certains noms. « Cela n’aurait pas de sens que M. Barnier (…) nomme un ministre qui nous a insultés », a déclaré dimanche le député RN Jean-Philippe Tanguy, citant le cas du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. Il a toutefois évoqué « des gens compétents à gauche », comme l’ancien ministre de l’Economie Arnaud Montebourg, sur les questions d’industrie ou de défense.

 
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