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L’Assurance Maladie appelle à réfléchir à un système « plus durable » – Mon Blog

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L'Assurance maladie alerte sur la croissance « insoutenable » des dépenses liées aux arrêts de travail et appelle les politiques et les partenaires sociaux à se saisir du sujet (PHILIPPE HUGUEN)

Alors que se préparent les choix budgétaires pour 2025, l'Assurance maladie alerte sur la croissance « insoutenable » des dépenses liées aux arrêts de travail, et appelle politiques et partenaires sociaux à se saisir du sujet.

Selon le directeur de la Caisse nationale d'assurance maladie, Thomas Fatôme, les dépenses d'indemnisation des personnes en arrêt de travail sont de nouveau reparties à la hausse (+8%, y compris accidents du travail et maladies professionnelles) au premier semestre 2024, et pourraient “dépasser les 17 milliards d'euros” d'ici la fin de l'année.

Bien sûr, il est normal que les dépenses liées aux congés de maladie augmentent chaque année, en raison de facteurs démographiques – évolution de la population active, vieillissement de la population – ou économiques – augmentation du salaire moyen ou du salaire minimum, par exemple.

Mais selon les calculs de l'Assurance maladie, une grande partie de la hausse récente ne s'explique pas par ces seuls critères, et d'autres facteurs, à déterminer, entrent clairement en jeu, explique M. Fatôme.

« C'est un débat important, difficile, compliqué », qui aura sans doute des répercussions sur « l'état de santé d'une partie de la population, les conditions de vie au travail » ou encore un « rapport différent au travail », a-t-il déclaré.

Dans une année où les dépenses augmentent d'un milliard d'euros, comme en 2024, « cela représente 400 millions d'euros » de dépenses supplémentaires inexpliquées par la démographie et l'économie, a-t-il déclaré.

– « Traquer » la fraude –

M. Fatôme a appelé à « réunir tous les acteurs autour de la table » (gouvernement, Parlement, partenaires sociaux, etc.) pour mener « une réflexion plus générale » sur le système et « le rendre plus juste, plus équitable, plus lisible, plus durable ».

« Selon la taille des entreprises, selon votre ancienneté, vous n'êtes pas couvert de la même manière » et « beaucoup d'assurés disent avoir du mal à comprendre comment ils sont couverts », a-t-il expliqué, se disant « à la disposition » du futur gouvernement pour contribuer à ce travail.

En savoir plus

En attendant des discussions approfondies, l'Assurance maladie va « relancer » et « élargir » la « palette d'actions à destination des assurés, des entreprises et des prescripteurs » qui, en 2023, lui ont permis de couper 200 millions d'euros dans la hausse des dépenses, a-t-il expliqué.

Il s'agit à la fois de « traquer » les fraudes et d'« accompagner » les patients et les prescripteurs pour améliorer les pratiques, a-t-il ajouté.

La Cnam va donc s'adresser massivement aux bénéficiaires de la Sécurité sociale : elle contactera “tous les assurés en arrêt maladie depuis plus de 18 mois”, soit 30.000 à 40.000 personnes, pour “vérifier si l'arrêt maladie est toujours justifié” ou s'il est possible de l'aménager avec, par exemple, “un temps partiel thérapeutique”, ou “un retour au travail organisé”, a expliqué M. Fatôme.

Certains assurés se verront rappeler par courrier les règles, comme l'obligation de rester à domicile pendant les heures de travail, et la Cnam contactera “7.000 médecins généralistes qui ont des niveaux de prescription assez élevés”, pour un “échange fraternel” avec un médecin-conseil afin de “comprendre” et “voir s'ils peuvent contribuer à une meilleure maîtrise des dépenses”, a indiqué M. Fatôme.

– Un travail « malade » –

En revanche, l'Assurance maladie ne renouvelle pas pour l'instant les contrôles et contraintes (fixation d'objectifs, accord préalable) qui ont tant exaspéré les médecins l'an dernier.

La Cnam va enfin organiser des visites dans un millier d'entreprises à fort absentéisme pour vérifier si elles ne créent pas « les conditions » de ces arrêts de travail ou accidents.

L'assurance maladie commence à déployer des formulaires d'ordonnance d'arrêt de travail infalsifiables, qui deviendront obligatoires à partir de juin 2025.

Face à la position prise par l'Assurance maladie, le syndicat Unsa a souligné qu'il fallait « arrêter de stigmatiser les malades ».

« Il est illusoire de penser que des économies substantielles seront réalisées sur les arrêts de travail sans s'attaquer aux causes profondes : des maladies plus graves et plus nombreuses, des carrières plus longues avec l'augmentation de l'âge de départ à la retraite et des risques psychosociaux en constante augmentation », estime Dominique Corona, secrétaire général adjoint du syndicat.

Ce ne sont pas les médecins qui abusent, « c'est le travail qui est malade », a déclaré dimanche sur France Inter la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon.

eva-lby/spe/spi

 
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