Un long voyage qui part dans toutes les directions

Un long voyage qui part dans toutes les directions
Un long voyage qui part dans toutes les directions

Travaillant pour la compagnie Aéropostale, les aviateurs Antoine de Saint-Exupéry (Louis Garrel) et Henri Guillaumet (Vincent Cassel) sillonnent le ciel argentin pour assurer l’acheminement du courrier des deux côtés de la Cordillère des Andes.

Lorsque le grand patron de l’entreprise annonce qu’il doit faire des coupes dans cette activité économique de moins en moins rentable, le duo bricole un avion qu’il estime suffisamment solide pour leur permettre de survoler la chaîne de montagnes plutôt que de la contourner. Une idée qui leur permettrait de réduire considérablement les délais de livraison.

Mais lors de leur première tentative, le contact est rompu entre la base et Guillaumet. Antoine et la femme disparue (Diane Kruger) ne perdent cependant pas espoir de retrouver sa trace, et de lui sauver la vie avant que le froid polaire ne s’en empare.

Le long métrage de Pablo Agüero est une proposition bien étrange, marquée par l’utilisation d’images de synthèse ajoutant un côté volontairement artificiel à la facture visuelle afin de situer l’histoire à mi-chemin entre une réalité tangible et un univers imaginaire amalgamant les disciplines artistiques.

Saint-Exupéry Il se déroule d’autant plus en suivant un rythme saccadé, imposé par un montage parfois inutilement rapide à travers lequel le cinéaste mêle ses moindres élans créatifs, entre le récit d’aventures, la fable, les innombrables références à Petit princeainsi qu’une mise en scène et un jeu d’ensemble permettant de flirter avec la littérature et le théâtre.

Honnêtement, tout cela est bien séduisant en théorie, et entraîne certainement son lot d’images aussi fortes que sublimes en pratique, sans compter la performance suffisamment investie des trois interprètes principaux.

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Ceci étant dit, Saint-Exupéry est finalement rattrapé par ses moyens limités et son manque de cohérence sur le plan narratif. Le maître de cérémonie tente beaucoup de choses, mais sans forcément s’arrêter un instant pour se demander si toutes les pièces du puzzle peuvent se chevaucher.

Soudain, malgré une mission de sauvetage périlleuse et haletante, Saint-Exupéry peut sembler un peu trop insaisissable pour son propre bien, l’empêchant trop souvent d’atteindre la pleine puissance de ses meilleurs éléments dramatiques.

Au final, il faut reconnaître la volonté de Pablo Agüero de proposer une expérience qui sort des sentiers battus et d’un traitement d’image souvent insolite. Malheureusement, toutes les qualités de prise de risque et de forme et de scénarisation de Saint-Exupéry ont tendance à s’annuler et à nuire lorsqu’ils sont rassemblés en un tout.

Dommage.

 
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